Le premier tome de « Brindille » m’avait laissé sur ma faim. Certes, le dessin était splendide, l’univers prenant, mais la narration souffrait d’explications confuses et de dialogues qui tournaient en rond. Mais les diptyques ont parfois cet écueil de poser beaucoup de questions sur le premier tome avant d’y répondre au second. « Vers la lumière », l’opus final, sera-t-il à la hauteur des attentes ?


Le loup s’est sacrifié pour Brindille. Celle-ci est tombée du haut de la falaise dans un lac. Elle retrouve son compagnon brûlé. Elle va devoir le sauver pour qu’il puisse la guider. Ce sera l’occasion de chasser les sirènes avant d’affronter l’armée immense à sa recherche.


Si « Brindille » s’inspire de l’héroïc fantasy, on avait déjà pu voir que ce n’était pas le cas. Les auteurs utilisent avant tout l’imaginaire (bestiaire, quête initiatique…), mais sans créer un univers complet. Ainsi, les quelques personnages que rencontre Brindille semblent un peu déconnectés les uns des autres. Il n’y a pas de pays proprement dit. Des créatures vivent ici. Toutes semblent savoir qui est Brindille et le danger qu’elle représente sans pour autant pouvoir le lui dire… Cette façon de laisser le personnage dans l’expectative sonne un peu artificielle. Cela n’a pas de sens. Même la fin ne résoudra pas vraiment ce dilemme.


La conclusion de « Brindille » est suffisamment bien pensée pour expliquer les écueils de l’ouvrage. Hélas, même en relecture, cela n’explique pas tout non plus. Je ne tiens pas à spoiler et n’en dirais pas plus, mais ce tome laissera aussi le lecteur sur sa faim. Et ce ne sont pas les nouveaux personnages, éphémères et sans grande consistance, qui relèveront le scénario. Encore une fois, « Brindille » se lit avec plaisir mais souffre de lourdeurs et d’incohérences lorsque l’on creuse un peu.
Tout repose ainsi sur la façon dont Bertolucci donne vie à l’univers. Pour le coup, c’est une nouvelle fois très réussi. Les rencontres avec les sirènes (ou le monde aquatique plus largement) sont extraordinaires. Les cases sont marquantes. Que ce soit dans l’émotion ou dans les scènes de bataille. Le tout est porté par des couleurs splendides qui donnent encore plus de féérie à l’univers. Du travail magnifique, tout simplement.


Difficile de ne pas être frustré devant ce « Brindille ». Il y avait une idée, un univers et un dessin splendide pour magnifier l’ensemble, mais il manque un petit quelque chose pour que l’on soit pleinement emballé. Quelques lourdeurs, quelques incohérences, quelques imprécisions et le lecteur attentif restera sur sa faim. Reste des planches splendides à contempler avec plaisir. C’est déjà beaucoup.

belzaran
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le 10 avr. 2020

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belzaran

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