La vie à deux ou rien

Quelle vilaine fin. Bon c'était facilement devinable, on comprend bien au vu des précédents tomes que les auteurs vont faire dans le convenu, qu'ils n'oseront pas se rebeller contre quoi que ce soit. Je trouve ça un peu dommage cette façon de penser : le mariage, l'union entre deux être est ce qui peut y avoir de mieux. Le bonheur du célibataire n'est qu'un mythe. Si vraiment on veut parler du bonheur du couple, ce serait bien de parler de la dépendance de l'un à l'autre, de la relation de pouvoir qui s'établit et maintient parfois un couple de manière perverse, de la facilité d'être à deux. Je pense bien sûr que le bonheur a deux peut réellement exister mais je pense surtout qu'on oublie de parler de toutes les dérives possibles. M'enfin, ce n'est jamais que mon opinion, tant mieux pour les auteurs s'ils pensent vraiment que les choses sont si belles.

Et ce que je reproche à la fin, au final, est plus d'ordre narratif : parce que rien ne prépare à une conclusion aussi heureuse, Jean ne faisant que voir des disputes, des gens malheureux, alors comment pourrait-il saisir le bonheur du couple ? Juste pour ces deux histoires racontées ? C'est un peu faible. Pour le reste, ça se lit agréablement : les auteurs exploitent assez bien les situations ainsi que les récits en parallèles (fantasmes et récits racontés).

Le graphisme est un peu différent, on ressent une grande influence de Matisse (du moins, c'est l'impression que j'ai) chose que je n'avais pas perçue avec les précédents tomes. C'est très sympas à regarder même si c'est moins clair, moins propre. Le travail de couleurs est également plus intéressant, avec des couleurs plus vives mais aussi des ambiances mieux travaillées.

Bref, cet album est assez sympa globalement, juste la fin qui est juste très mauvaise car trop facile ou incohérente par rapport au développement de l'intrigue.