Notre carré d'as tombe en vol... quand ?
Une de mes toutes premières aventures de Tintin, que l'on m'avait offerte alors que je n'avais pas encore neuf ans.
Dans cette nouvelle histoire, nos quatre amis (Tintin, Haddock, Tournesol et Milou) s'embarquent pour un vol dont la destination ne sera finalement pas Sydney. Enlevés par le sinistre Rastapopoulos flanqué du patibulaire Allan, ils seront les séquestrés collatéraux du rapt de Carreidas, une grande fortune fort peu sympathique.
La vérité ne jaillira pourtant pas d'un sérum et le fidèle Milou sera l'artisan de leur fuite à travers de ruines millénaires sises sous un volcan. La conclusion totalement inattendue les mettra en relation indirecte avec des êtres venus du ciel.
Hergé, fort d'un grand nombre d'albums édités, maîtrise à présent pleinement sa narration. Celle-ci est efficace et le piège tendu se renferme sur nos héros tandis que le lecteur se retrouve capté par le récit comme Carreidas par ses geôliers.
Les pointes d'humour habituelles émaillent le récent, à l'instar de la surdité récurrente du professeur Tournesol qui génère moult quiproquos. On observe également, comme dans l'album précédent, le côté bon samaritain du capitaine Haddock qui fera l'aumône à celui qu'il prend pour un nécessiteux.
Tintin est égal à lui-même, meneur audacieux qui sauve le groupe.
Cette aventure, qui commençait assez classiquement et efficacement (enlèvement-séquestration-séance de questions-évasion) bascule alors dans un monde plus que jamais irréel chez Hergé : la science-fiction. Cela commence par la rencontre totalement improbable avec un initié outillé pour la télépathie suivi du sauvetage par une soucoupe volante.
Cet épilogue, assez incongru, tranche avec le reste de l'histoire et laisse une impression étrange.
Au final, un récit maîtrisé mais d'une teneur curieuse. Je ne suis pas sûr que la soucoupe soit ma tasse de thé.