Cela fait longtemps que cet album se trouve dans ma bibliothèque, acheté après la lecture du sublime "Un printemps à Tchernobyl" que je vous recommande vivement.
Emmanuel Lepage est contacté par son frère François (photographe) pour lui signaler qu'une place se libère sur le navire de ravitaillement "Marion Daufresne" en partance pour une rotation australe. Il a une heure pour décider s'il veut en être ou non. Trente minutes plus tard, le voilà se préparant à se rendre dans ces territoires du bout du monde auxquels il rêvait plus jeune ; Tromelin, Crozet, Kerguelen, Amsterdam, St Paul, les îles de la Désolation. En route pour un voyage en Antarctique française avec le personnel de la TAAF (Terres australes et Antarctiques Françaises), des scientifiques, pour une mission de ravitaillement qui durera un mois dans des conditions difficiles.
C'est un voyage magnifique qu'il nous propose dans cet album de 160 pages en crayonné noir et blanc mais aussi de magnifiques portraits des différents protagonistes de la mission, une mise en avant de métiers difficiles, des conditions du voyage.
Des planches plus historiques dans les tons marrons nous racontant par exemple l'histoire des esclaves abandonnés sur l'île de Tromelin suite à un naufrage de négrier, celle de la conserverie de langoustes aux îles St Paul au 19ème, l'histoire de l'explorateur Yves Joseph de Kerguelen parti à la conquête du continent austral.
En couleur, les magnifiques vues des îles, de la mer avec des détails sur la faune des îles, les falaises, le large, les éléments. Il met en valeur le travail et les missions difficiles des scientifiques, marins, dockers.
Un roman graphique rempli de références littéraires, Herman Melville, Tintin, Jules Verne ...mais aussi il nous sensibilise aux influences des actes des hommes : introduction de lapins, chats, pucerons... et du réchauffement climatique.
Un travail magnifique, des dessins à vous couper le souffle.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Ce qui est étrange avec le voyage, c'est qu'on ne comprend qu'après - et encore pas toujours - ce qu'on est allé chercher.
Le dessin inspire la bienveillance. C'est un sésame incroyable qui déverrouille les hiérarchies, les classes et les âges. Dessiner c'est ma façon d'être au monde.
La vie semble plus pleine quand on est riche de toutes ces rencontres.
https://nathavh49.blogspot.com/2020/02/voyage-aux-iles-de-la-desolation.html