Quand une bande dessinée suscite l’enthousiasme, notamment celui de l’excellente Ambre Chalumeau, chroniqueuse culturelle pour Quotidien, on se dit qu’il serait bon de voir de quoi il retourne. Ce fut le cas récemment avec « Vulva Viking », de Elizabeth Pich, qui reprend son personnage fétiche de Fungirl, présentée par certains comme un Gaston Lagaffe au féminin. L’autrice allemande a construit son succès sur Instagram, avec des strips à « l’humour absurde inspiré des Monthy Python ».


Il est possible de s’accommoder d’un dessin moche quand le fond est puissant ou quand l’ouvrage fait dans la dérision voire l’autodérision. On peut même finir par lui trouver des qualités. Elizabeth Pich me pose problème. Aurais-je dû commencer par la suivre sur les réseaux pour goûter pleinement son humour trash et décalé ? Peut-être ce type d’humour typiquement fanzinesque nécessite-t-il un temps d’adaptation. Aurais-je dû commencer par « Fungirl » pour me familiariser avec cette grande gigue hyperactive, gaffeuse et totalement loufoque ? Objectivement, on pourrait considérer cela assez drôle, surtout quand « Vulva Viking » vise le petit monde des influenceurs via le personnage du youtubeur, qui pendant une scène d’amour torride, se fait défoncer la tronche par la « touffe meurtrière » de Fungirl. Oui mais voilà.


Parfois la mayonnaise ne prend pas, en tout cas chez le rédacteur de ces lignes qui aurait tant voulu dire du bien de « Vulva Viking ». Les mécanismes du rire sont mystérieux et la drôlerie ne se décrète pas. Bien souvent, plus la pub est flatteuse, plus le produit est décevant (dans le domaine du cinéma, il suffit de voir les affiches des comédies industrielles françaises, portées par des slogans dithyrambiques et la plupart du temps navrantes). A cet égard, ma première rencontre avec Fungirl fut un échec. Je ne suis jamais rentré dedans. L’humour régressif quelque peu « pipi-caca » (oui mais alternatif) de miss Pich n’a pas eu de prise sur moi. Deviendrais-je plus difficile avec l’âge, ou plus morose ? Même les dernières productions de Fabcaro et de Goossens ne me font plus rire, c’est grave, docteur ?


LaurentProudhon
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le 18 mai 2023

Critique lue 24 fois

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