Un hors série à la saga hautement mortifère des Walking Dead, chouette, que je me disais. Après la (rapide) lecture de l'ouvrage, j'étais déjà moins enthousiaste. Pourtant, Negan et Michonne sont des personnages denses dont on rêve d'explorer la psyché détraquée et le passé forcément torturé. Fallait-il lever le voile sur leurs motivations intimes ? Je n'en suis pas certaine, et les films que je m'étais faits en découvrant leurs méfaits dans la trame principale de la série étaient bien plus intéressants que ces petits récits un peu trop vite ficelés. Le 1er, et le plus long aussi, sur Negan, ne manque pourtant pas d'ambigüité, et ça, l'ambigüité, c'est un ingrédient primordial dans la saga. La relation de la grosse brute à celle dont on ne connaissait jusque là que le nom, grâce à ce qui est désormais l'antonomase la plus célèbre des cours de récré, est plus compliquée que ce que l'on pouvait croire, et son chagrin d'amour n'a rien d'un épisode de roman de gare. Sa mutation progressive en un psychopathe de premier ordre ne manque pas nom plus d'intérêt, à défaut de vraisemblance. Mais, je ne sais pas, ça laisse quand même un goût de pâte à tarte à moitié cuite. Même le dessin a l'air jeté sur le papier avec une pelle à neige. Bref, il se pourrait que l'avidité éditoriale ait encore frappé et asséné à la délicate mécanique de la Création un bon coup de tiroir-caisse dans les gencives...