Dieu existe et il est Américain.

Le conflit de la Guerre Froide est devenu un problème insoluble : le monde est au bord du gouffre. On ne parle même plus de guerre mais de fin du monde. Les super-héros semblent les personnes toutes désignées pour résoudre ceci, mais ici, les uns tombent comme des mouches tandis que les autres vivent dans la paranoïa. Ils ne sont rien de plus que des citoyens en costume, plombés par la situation intenable.

New York l'est également. La Grande Pomme est plus crasse que jamais, rongée par la prostitution, la drogue, l'insécurité. L'ambiance est plombante, on sent l'Apocalypse imminente, on en arrive presque à l'attendre avec impatience.

Watchmen est aussi le vecteur de réflexions sur l'éthique et la condition humaine, le tout sans surenchère aucune, qui s'inscrit dans la lignée logique de l'histoire. Pour exemple, citons le dialogue sur Mars, où le docteur Manhattan offre une belle mais très crue image de l'Humanité. Tous les personnages sont torturés d'une façon ou d'une autre, tous subissent le conflit à leur façon. Mention spéciale à Rorschach : impossible de ne pas s'attacher à cet (anti-)héros.

Une oeuvre monumentale qui pousse à considérer le genre du comic plus noble que jamais.