Arrivé à la première page de ce Wilson je me dis que la chute est un peu nulle : un type dit qu'il aime tout le monde et dans la dernière case, il fait exactement l'inverse. Et le concept de cette bd est un peu comme ça : chaque planche raconte la vie de Wilson (avec des changements de style, parfois naïfs, parfois réaliste, parfois entre les deux) et se termine par une chute complètement pourrie, téléphonée, moisie, etc... Comme si Clowes voulait nous dire que cet artifice était totalement vain, ce côté "vous savez, dans la vie, il n'y a pas de chute."
Wilson raconte donc la vie d'un personnage complètement mysanthrope, qui passe sa vie à parler à des gens inconnus pour les "connaître" alors qu'il en profite juste pour parler de sa vie et imposer son point de vue. Et il vit des trucs, petit à petit : il retourne dans sa ville d'enfance suite à la maladie de son père, renoue avec son ex-femme.
Et je n'ai pas trop accroché. Alors, certes je comprends l'idée de raconter une vie de loser par petite tranches parodiant les bds en une page, mais du coup, cela donne une prévisibilité au récit : on sait qu'à la fin, c'est l'inverse de ce qu'on vient de lire qui va se produire ou on va avoir le droit à un rebondissement un peu nul.
Ou alors, c'est peut-être que je n'ai pas accroché à l'histoire ? Faudrait voir. Une version filmée de ce récit vient de sortir aux USA (je l'ai appris en écrivant cette critique) je serais curieux de voir ce que ça donne.