Wingman est une comédie d’action. Kenta étant un personnage un peu gauche, et étant surtout considéré par son entourage comme un doux rêveur qui se prend pour un héros – puisque personne ne serait prêt à croire qu’il puisse effectivement avoir des super pouvoirs – il a tendance à attirer les gags, y compris pendant les combats. Cela ne signifie pas que tous ses affrontements seront réglés par un coup de chance, mais cela lui arrive, notamment au début ; puis, avec le temps et l’expérience, c’est bien grâce à ses aptitudes qu’il vaincra ses adversaires.
Mais le gros du potentiel comique de ce titre vient d’une forme d’humour typique des années 80, que j’appellerais la comédie culotte. En effet, l’auteur aime déshabiller ses héroïnes et les mettre dans des situations embarrassantes, ou téléporter Kenta dans le vestiaire des filles pendant qu’elles se changent. Toutefois, à la différence des séries ecchi contemporaines, le but est moins nous montrer des sous-vêtements que de nous faire rire au détriment des personnages ; Aoi obligée de se partir en courant car elle vient de se prendre un coup de rayon dévoreur de sous-vêtements (sachant qu’elle se ballade à moitié à poil la plupart du temps), Kenta qui reçoit une baffe monumentale suite à un énième quiproquo, ce genre de choses.
Il s’agit donc d’un humour old school et résolument bon enfant, dont il existe finalement peu de représentants en France. Dr Slump – manga dans lequel le mangaka fait justement quelques apparitions – le début de Dragon Ball, L’Académie des Ninjas,… Nous n’allons pas aller très loin avec ça. Manque de chance, c’est un humour dont je suis particulièrement client.
Évidemment, ce style passé de mode fait de Wingman un dinosaure, et c’est d’autant plus valable dans un marché français qui semble ne s’intéresser qu’à la nouveauté, fut-elle médiocre ou calquée sur le dernier succès du moment. Nous parlons de la première série d’un mangaka populaire, elle a eu droit à une adaptation animée diffusée à la grande époque du Club Dorothée et de La Cinq, et il aura pourtant fallu attendre 2013 pour l’avoir en entier. Autant dire que pour Gu Gu Ganmo et La Petite Olympe, je crois que je peux me gratter…
Pourtant, Wingman est indubitablement un des meilleurs manga que j’ai pu lire dernièrement ; alors que, compte-tenu de mon appréhension, ce n’était pas gagné. J’ai trouvé dans cette série un humour décalé et efficace, des personnages eux-mêmes décalés, quelques beaux sentiments, et de l’action à foison. C’est comme cela que je conçois un bon divertissement.
A un moment, j’ai pu croire que cette série allait durer trop longtemps, offrant de nouveaux enjeux à la suite de l’histoire principale, mais je n’ai finalement rien à reprocher à cette partie, tant elle s’achève par un combat grandiose et quelques scènes des plus poignantes, d’une qualité que je n’aurais pas imaginé de la part du futur auteur de I’’s.
Wingman est donc un manga que je conseille à tous ! Le dessin n’a pas spécialement vieilli, même si nous sentons en lui l’esprit de l’époque. Surtout, il s’agit d’un titre à la fois drôle, palpitant, et parfaitement distrayant. Un monument du shônen qu’il serait dommage de bouder en raison de son âge.
Vive Wingman, vive les années 80, et vive les culottes !