Wolverine and the X-Men (2011), tome 3 par Kab

Le premier épisode pose de nombreuse bases pour le futur du crossover mais bien que la situation ne soit pas à la rigolade, je trouve qu’Aaron parvient à ne pas faire dans le trop sombre ni à se prendre au sérieux. Les nombreuses petites touches d’humour contrebalancent bien la gravité présente. L’histoire avec Paige qui se profile semble prometteuse et j’espère que je vais en savoir plus bientôt.

Suite directe du second épisode d’AVX, Jason Aaron a décidé de laisser tomber le combat (déjà bien présent dans la mini principale) pour mettre en avant l’idéologie. La discussion entre Slim et Serval est sur ce point très intéressante. Scott ne se voit pas comme quelqu’un qui agit mal. Pour lui, il est au service de son peuple et il est prêt à tout pour eux même à ne plus être l’homme qu’il était. C’est encore une fois très bien écrit de la part d’Aaron qui sait faire de bons dialogues sans verser dans le n’importe quoi ou le pathos. Comme toujours, quelques bons mots viennent alléger l’ambiance. Malgré ça, le scénariste prend encore une fois le temps de mettre en avant d’autres personnages que ce soit Kitty Pride ou Angel ou encore Iceberg qui est l’exemple de la personne qui change de camp. Ces raisons sont par ailleurs très crédibles et intéressantes.

(JPEG) Ce troisième numéro est beaucoup plus orienté action. On peut voir les différentes équipes de Vengeurs et de X-Men combattre, chacun ayant ses raisons. Je trouve dommage cependant qu’Aaron n’ait pas encore exploité Rachel Grey qui fut une détentrice de la force Phénix.
Par contre, j’apprécie le travail par petits touches sur Logan qui se rend compte petit à petit qu’il a changé. Ce n’est plus un tueur et surtout pas d’enfants. Les gosses, il les aide (comme Kitty ou Jubilée). Cette réflexion se fait en voix-off par petits moments et c’est assez agréable. Kid Gladiator est aussi un peu mis en avant même si je pense qu’on le verra plus dans le quatrième épisode .

Et de quatre avec au centre de cette histoire, les pérégrinations de Rachel Grey, la fille alternative de Jean Grey et Scott Summers. Depuis qu’Aaron l’a reprise, la jeune femme est plus sombre et a retrouvé une partie des attributs physiques de ses débuts avec les tatouages rituels. Rachel semble ne vivre que pour préparer les jeunes à éviter le futur. Bien dommage quand on sait qu’elle a été bien plus souriante notamment à la période d’Excalibur. Son passage dans l’espace et sa force Phénix semble avoir par contre totalement disparu.
J’avoue avoir été déçu par Jason car Marvel Girl (comme elle se fait appeler maintenant) a longtemps été l’hôte du Phénix bien plus que Jean Grey ou d’autres et elle a toujours réussi à la contrôler. Alors, certes ce n’était peut-être pas tout le pouvoir mais tout de même, je trouve dommage qu’Aaron se cantonne à quelques rapides phrases au début sur le contrôle de cette force pour après passer cette partie importante de sa vie sous silence pour ne garder que le côté future catastrophe. L’épisode en lui-même n’est absolument pas déplaisant mais il manque selon moi quelque chose pour le rendre plus intéressant. Je pense par contre que pour les novices ou ceux qui n’ont pas lu Excalibur, il n’y aura aucun problème.

(JPEG) La cinquième partie (sur neuf) du crossover est comme la précédente. Aaaron met en avant un personnage que l’on avait peu vu pour le moment. Il s’agit de Warbird. On en apprend plus sur elle, ses origines, son vrai nom, sa passion pour le dessin et comme pour le précédent numéro, Jason Aaron utilise la voix-off pour faire passer son message. Ici, il est simple, le scénariste se décide à casser l’image de guerrière du personnage et nous montre un être fragile qui a passé sa vie à suivre les ordres et ne sait donc pas vivre par elle-même. En arrière-plan, entre les planches de flashback le lecteur peut voir Gladiator affronter les Phenix et je dois dire que j’ai été déçu par cette partie car je n’y ai pas du tout retrouvé de souffle épique. Certes, ce n’était peut-être pas ce qui était souhaité mais j’aurais tout de même voulu ressentir. Je me souviens de Gladiator contre Rocket dessiné par Madureira (à l’époque où il était encore bon), ca envoyait du paté, ça avait du souffle ! Là, c’est sympa mais ca fait un peu trop bagarre classique. Un bien petit défaut pour un épisode très sympathique malgré tout.

C’était un passage obligé et Jason Aaron n’y a pas échappé. Pourtant, il l’a très bien fait. Les deux anciens amants Kitty et Piotr ont pris deux chemins différents et il était quasi-certain qu’ils allaient se retrouver à l’occasion de cet épisode. Et quel numéro ! Loin de faire dans le classique et le combat, notre scénariste préfère faire diner nos deux héros. C’est à travers la discussion qu’il nous montre à quel point ils ont changé. J’ai aimé la manière de faire d’Aaron qui a fait monter la tension par une petite phrase puis a continué crescendo jusqu’au paroxisme. C’était très bien fait de la part du scénariste.

L’avant-avant-dernière partie de ce crossover est très calme et il n’y a pas d’histoire à proprement parler. Jason Aaron semble plutôt vouloir faire un état des lieux des différents personnages. C’est assez agréable car cela permet de rappeler la richesse du casting de cette série. Chaque personnage a son petit moment. Par contre, je suis assez triste du départ de Kid Gladiator que je trouvais excellent. J’espère qu’on va le revoir.

La huitième partie aurait très bien pu ne pas être un tie-in à AvX tant il n’a rien a voir. Seul la présence au tout début de Cyclope et de ses amis le lie au crossover. Notre scénariste utilise la même méthode que pour le précédent épisode en développant le personnage de Kade Kilgore, le chef du club des damnés à travers des flashbacks et son histoire actuelle en prison. Comme toujours, c’est très bien écrit, ça se lit vite mais l’intrigue reste riche. J’ai aussi eu la sensation que c’était une sorte de pied de nez camouflé en faisant un épisode qui n’avait rien mais absolument rien à voir avec l’intrigue d’ AvX mais qui faisait avancer la série. La fin du numéro montre bien que Jason a un plan sur le long terme pour sa série.

(JPEG) Après un interlude d’un épisode, Jason Aaron revient sur AvX pour un dernier épisode. Il met en parallèle la conclusion du crossover avec ce qui pourrait être la fin d’une période pour Wolverine & the X-Men. En parallèle de l’affrontement final, les étudiants ont un bal de fin d’année. Le retour de Kade Kilgore et de ses amis dans le précédent épisode n’était pas un hasard puisqu’ils sont très présents dans ce numéro riche en rebondissements que ce soit avec la trahison de Glob, le changement d’attitude d’Idie qui embrasse même Quentin Quire et ce qui arrive à ce pauvre Broo. L’humour revient un peu mais avec le drame en parallèle, l’auteur préfère faire dans le sobre. Par contre, c’est très dense car il se passe beaucoup de choses.

Les neuf épisodes consacrés à AvX se terminent et je dois dire que Jason Aaron aura fait très fort. Plutôt que de se laisser entrainer dans le sillage du crossover, le scénariste en aura profité pour développer la série et les personnages qui la composent. Il reste aussi très reader friendly vu que chaque épisode peut-être lu indépendamment des autres. Le début de chaque numéro rappelle rapidement ce qui se passe dans le combat entre les Vengeurs et les X-Men, ce qui fait qu’un lecteur occasionnel voir assidu ne sera pas perdu et pourra lire dans l’intervalle les épisodes correspondant (on est bien loin du boulot de Bendis sur la franchise Avengers). Comme toujours, Aaron aura su méler action, humour, révélations, moments prenants et intimes et surtout son intrigues principale n’aura pas été mise de côté. Bref, une véritable réussite.

Niveau dessin, c’est tout bon aussi avec Chris Bachalo, toujours aussi en forme. Depuis qu’il a un peu allegé, son style est bien plus lisible et agréable. Vient ensuite Nick Bradshaw, un fidèle disciple d’Arthur Adams et comme le maître, ces planches sont à tomber par terre. A croire qu’il était fait pour dessiner ce titre. Vient enfin Jorge Molina, un vétéran là aussi qui me plait bien plus que dans mes souvenirs avec un style assez proche de Bachalo pour certaines planches. Les trois hommes bien qu’avec des styles distincts ne dénotent pas trop. Les planches sont pleines de décors, le découpage est sympa, les personnages sont expressifs à tous niveaux. Bref, une belle réussite qui complète bien les excellents scénarios de Jason Aaron.
Kab
7
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le 30 mars 2014

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Kab

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