Wolverine and the X-Men (2011), tome 7 par Kab
Jason Aaron signe avec cette grande saga l’apothéose de ce qu’il a voulu écrire sur cette série. Tout y tendait depuis Schisme, les nouveaux membres du club et l’arrivée de nouveaux personnages. C’est donc avec un immense plaisir que je me suis jeté sur cette saga voyant l’aboutissement de nombreux plots et subplots existants depuis plus de deux ans. D’ailleurs, ça me fait penser au style d’écriture de Chris Claremont à sa grande époque, une méthode d’écriture qui se perd d’ailleurs énormément au profit d’histoires immédiates, ce qui n’est pas le cas ici. Les lecteurs auront dû attendre et voir les bouts se mettre en place petit à petit. C’était vraiment très bien fait de la part d’Aaron.
Sur l’histoire en elle-même, je dois dire que je me suis régalé et ce pour plusieurs motifs et tout d’abord, les personnages. Le scénariste met bien en avant ses super-vilains mais il met surtout à l’honneur Quentin Quire alias Kid Omega qui devient ici officiellement un gentil. J’ai trouvé dommage que Jason le fasse moins subversif qu’au début mais cela fait partie de son évolution. Idie est aussi un personnage qui évolue beaucoup surtout dans la quatrième partie centrée sur elle. Elle passe à ce moment là de personne qui se déteste à une jeune fille qui veut découvrir l’amour, qui se rend compte qu’elle a beau se dire qu’elle est un monstre, ce qui n’est pas vrai.
Comme je le disais, les vilains sont aussi à l’honneur. Aaron est parti chercher de vieux personnages secondaires comme Pandemonium et des versions féminines ou masculines de vilains comme Lady Mondo et Lord Deathstrike. Il crée un nouveau personnage qui est Philistin et que je pense qu’on va revoir très souvent. Il m’a fait penser à Exodus qui pourtant n’à rien à voir avec lui. J’ai aussi aimé le retour du seuil du péril, ce qui est une excellente idée.
Les autres mutants sont eux très en retrait et on ne retrouve que très peu notre équipe de X-Men et leurs élèves encore moins.
Les quatre premières parties sont plutôt calmes et destinées à installer l’histoire. J’aimerais dire que le dosage est parfait mais selon moi, Aaron prend un tout petit peu trop son temps mais c’est pour la bonne cause . Après, on passe à de l’action complètement débridée et ultra-fun.
(JPEG) A me lire, on pourrait croire que j’ai adoré et je dirais bien oui mais il y a pourtant quelques bémols. Le premier reste le manque d’importance des autres membres du club car seul deux ont eu leur petit moment de mise en avant. Les deux autres sont assez insignifiants, ce qui est bien dommage. L’unité qu’ils affichent vole aussi très vite en éclats pour trop de raisons. Certes, ils subissent un revers mais tout de même. Le retournement de situation avec la reine blanche est sorti de nulle part et m’a laissé vraiment perplexe mais je fais confiance à Aaron. Enfin, le gros point noir est le changement d’attitude de Kilgore. Pendant tout son run, Jason Aaron nous le présente comme une gamin froid et avide de pouvoir qui joue avec la vie d’autrui comme un chien avec son os et là sur la fin, il nous fait ça. Je préfère ne pas spoiler et vous laisser lire. Là, j’ai vraiment pas aimé.
Au final, une intrigue très très bonne, une saga à la hauteur des attentes hormis la fin un peu trop bizarre pour mes goûts.
Au dessin, Pasqual Ferry assure avec un talent monstre le premier numéro. Son Fauve est magnifique tout comme le style donné à Quentin,. Seulement, voilà, il ne parvient pas à finir le numéro et est aidé par Pepe Larraz et Salva Espin qui sont bien en dessous en terme de style et de talent. Dommage car les planches de Ferry était vraiment très agréables. Pour le reste, c’est Nick Bradshaw qui officie. Le dessinateur a explosé dans cette série avec son style très proche d’Arthur Adams et ce n’est pas avec cette saga qu’il va nous prouver qu’il n’a pas de talent. C’est très beau, très bien pensé en termes de narration et de lecture, détaillé, expressif. Bref, un petit régal pour les yeux.
Un arc important puisqu’il marque la fin des intrigues et sous-intrigues créées depuis le début de la série. Aaron aura comme toujours répondu présent même si je n’ai pas trop apprécié la fin. Malgré tout, cela reste un arc de haute volée à lire impérativement