Critique épisode par épisode.
Run de Rucka
#1
Après un numéro rebirth catastrophique, ce nouveau départ de l'Amazone me plait. J'ai énormément de retard dans le run d'Azzarello mais Rucka semble vouloir partir sur du neuf. Il utilise le renouveau de la continuité pour mettre l'Amazon en plein doute face à ses origines, il impose un rythme calme et taciturne dans la jungle assez caractéristique de son style. Enfin, il place d'entrée un Steve Trevor en lumière, fort émotionnellement et efficace en terme d'action. Très bon graphisme par ailleurs, je le trouve très immersif tout en sachant se mettre en rentrée derrière le scénario. [7/10]
#2
La série alterne entre un numéro sur l'histoire présente et un numéro flashback dans le cadre d'un year one. On débute l'opération genèse avec ce second numéro : catastrophe. Un autre dessinateur se voit en charge et directement la série perd tout son attrait, toute sa puissance. C'est flou, détaché, et même si le côté lumineux correspond à l'aspect naïf je n'accroche pas du tout. Rucka fait une narration par ailleurs archi-classique, forcée presque, qui passe par toutes les étapes clichés de l'amazone. Steve Trevor m'intéresse un peu plus mais on se trouve tellement dans le superficiel que l'ennuie pointe le bout de son nez. [4/10]
#3
Retour sur l'histoire avec Diana dans la jungle, mais surtout retour de Liam Sharp qui livre un petit chef d’œuvre sur cet épisode. C'est beau, dynamique, ça dégage une force tranquille, un esthétisme majestueux. Au scénario, Rucka me fait enfin aimer la relation entre l'héroïne et Cheetah, on admire une Diana plutôt mystérieuse, on s'attache à un Steve Trevor au grand cœur et en pleine opération. Que du bon... [9/10]
#4
Deuxième partie de la genèse de WW. C'est mieux. Rucka semble vouloir y poser certaines bases qui lui resserviront par la suite, et il écrit une histoire un poil plus intéressante (ça reste du archi-connu alors même que je ne suis pas spécialiste de l'Amazone, loin de là). Au niveau du dessin, j'ai pu un peu plus analysé ce qui me dérangeait: les fonds. Dès qu'on a un plan large la BD rend vide. Sur les gros plans, les visages ne sont pas désagréables par contre. [6/10]
#5
Un numéro dément, absolument génial. Le dessin se confirme comme un énorme coup de cœur tandis que le scénario s'emballe avec la jonction des deux groupes (Diana et Steve). [10/10]
#6
Cette opération Rebirth se montre vraiment ratée. L'épisode passe ultra-rapidement sans absolument rien dire d'intéressant ni creuser ses personnages. [3/10]
#7
L’affrontement contre le dieu au nom imprononçable, les retrouvailles de Diana et Steve. L'histoire se passe tranquillement dans une atmosphère moins oppressante que précédemment, avec une pointe de ridicule à la manière de Sidney Fox l'aventurière. Au dessin, Sharp fait de nouveau un très bon épisode, notamment au découpage. [7/10]
#8
Maintenant on a des spin-off / interludes au year one. De pire en pire... [2/10]
#9
Wonder Woman s'affirme comme l'une des meilleurs BD du moment (malheureusement un épisode sur deux). Celui-ci poursuit l'arc "the lies" et Rucka calme le jeu après le trop plein d'action des derniers épisodes du présent. Les intellectuelles réfléchissent au moyen de regagner Themyscira et pendant ce temps Trevor et Diana se retrouvent dans un contexte plus reposant. C'est évidemment le moment fort de l'épisode: ils font le point sur leur relation, sur leur vécu et leurs ressentis respectifs. C'est parfaitement écrit tandis que Sharp continue son travail de qualité et surtout Laura Martin sort un épisode où chaque page éblouit par ses couleurs, les dominantes comme les petits touches qui font parfois toute la différence.[9/10]
#10
Tiens l'épisode du year one se lisait pas trop mal pour le coup. [6/10]
#11
Un épisode qui fait monter la tension d'un cran. Certes, il ne se passe quasiment rien mais cette conclusion va permettre de partir directement sur de bonnes bases pour le second arc du présent. [7/10]
#12
C'est toujours aussi nul le WW year one. [3/10]
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#26-27
Je reprends après le run de Rucka que je me finirai en tpb. Deux épisodes pas terribles, avec un dessin trop girly et pas forcément adapté. On a aussi des pseudo-flashbacks plutôt ridicules. L'histoire est simple, à l'ancienne avec un ennemi au plan simple et vraiment méchant, mais ça me dérange moins que le dessin car ce côté old-shool des scenarii me fait toujours son petit effet (quand ça en a conscience et que c'est court). [4/10]
#28
Numéro 100% action, 0% d'intérêt. Surtout qu'un arc avec Diana pourchassé par une horde de tueurs à gage c'est une idée archi-bateau et qui sent le meublage à plein nez.
#29-30
Fin de l'arc Heart of the Amazon. Si l'épisode 29 était vraiment nul avec le combat contre tous les mercenaires, la conclusion dans le 30 était plus sympathique. C'est du classique, l'armée récupère les pouvoirs du héros et s'en sert pour créer des soldats d'élite. Le duel idéologique pour Diana est donc de savoir si elle doit de fait partager les secrets de son corps avec l'humanité, les bons côtés était la guérison des maladies (exposé dans les #26-27) et les mauvais la weaponisation de son don éventuel don. En tout cas fini, la rigolade car après cet arc de transition assez maladroit on a des grandes nouvelles pour la suite: 1) le début du run de Robinson dont j'attends beaucoup 2) la reprise des histoires teasés donc Darkseid War puis DC Rebirth.
Run de Robinson
#31
Robinson arrive sur la série. L'objectif est clair : apporter des réponses à tout ce qui a été posé dans l'univers de Wowo à son inssu (les conséquences et révélations de Darkseid War et du Rebirth) tout en livrant un run de qualité pour succéder à la prestation de Rucka.
Le premier arc englobe toute la thématique dans son nom. "Children of the gods" nouveaux comme anciens. Il sera bien question de descendance, celle cachée du maître de l'Olympe contre celle cachée du tyran d'Apokolips. Après l'introduction un brin énigmatique d'un bucheron, Robinson nous propose un premier duel au jugement sans merci. La guerre de succession vient de commencer...
Ce premier épisode s'il ne propose rien de transcendant, a le mérite de poser le contexte en peu de mots, et les séquences sont bien écrites. En conséquence, je suis très impatient de lire la suite. [8/10]
#32
Second épisode pour Children of the gods. Premier constat : les dessins pas terribles du précédent vont de mal en pis. Les visages sont pas terribles mais surtout il y a un manque total de mouvement dans ces planches. Robinson va donc devoir assurer au script parce que derrière les dessinateurs DC ne lui facilitent pas la vie (même si ça fait le job, c'est pas laid à regarder non plus).
On a donc l'héritage d'Hercule qui va être traité dans cet épisode. La lettre postume est excellente et la réflexion sur la valeur de ce personnage, coincé entre figure mythologique, ses exploits véridiques et ses actes de vils natures (le sujet du traitement des femmes et de sa fuite de la paternité reviennent) font un mélange intéressant, et en seulement deux épisodes le comics a donné une vraie profondeur au personnage.
Sinon, la relation entre Trevor et Diana fait sourire mais c'est assez mal écrit, sans grand chose qui s'en dégage. Pour l'instant, Robinson la subit comme un poids et j'espère qu'il va s'en débarasser pour la suite de l'arc.
Enfin, le dernier tiers de l'épisode se concentre sur la recherche Jason, le frère oublié de Wonder Woman. Reste à savoir son histoire car outre le fait qu'il existe et que Diana soit mise au courant, on est pas très avancé. [7/10]
#33
Darkseid en couche bébé, DC l'aura osé. Et ça passe plutôt très bien dans cet épisode qui nous reprend tous les événements du point de vue des antagonistes (même si Grail a des allures de personnage principal pour l'instant). C'est un bon récit, bien porté par une narration posée et calme, avec ses moments clés et quelques scènes plus punchy savamment intégré. Et la fin de l'épisode rejoint la fin du 32. Robinson fait donc monter la tension avant de nous présenter le frère perdu de Wowo. [8/10]
#34
Premier faux pas de Robinson dans cet épisode qui souffre de la trop grande mise en place en amont. Car en fait, on a toutes les cartes en main pour deviner ce qui va se passer. Et la discussion des retrouvailles manque de sincérité et d'émotion. [5/10]
#35
Après l'histoire de Gray, nous avons l'histoire de Jason. En commençant son run par ce Children of the gods, on peut remarquer que Robinson écrit une fresque à trois héros pour l'instant d'importance égal : Diana, Jason et Gray. Les trois enfants des dieux, qui se battent pour l'héritage de leurs aînés (Hercule, Hippolyte, Zeus et Darkseid), qui se battent pour trouver leur place dans le monde, pour trouver la famille qui leur a tourné le dos. Le paris était gagnant jusqu'ici en ce qui concerne les deux filles amazones, auquel je suis très attaché (et Gray passerait presque pour le personnage principal jusqu'ici, une courte tête d'avance sur un Wowo qui paraît en retrait dans un titre à son nom). Désormais on cerne mieux Jason avec cet épisode particulièrement sympathique qui nous retrace son histoire, réassemblant les quelques éléments qu'on possédait déjà. Le rôle de mentor d'Hercule est tout à son honneur et l'aura de ce personnage continue de s'étendre de façon posthume. [7/10]
#36
Robinson lâche à mon sens l'épisode pilier de l'arc. On y trouve les dernières révélations (dont le twist final où je me suis laissé prendre) et surtout la confrontation entre les trois enfants. Mais une confrontation cette fois verbale où le scénariste va mettre sa plume au service d'une Wowo qui va lancer des déclarations magnifiques et donner des leçons de vie sublimes à son frère. Tout s’emboîte bien, on a trois enfants qui ont tous été bien caractérisés et Robinson fait évoluer la situation de manière très fluide. Un plaisir de lecture. [8/10]
#37
Il s'agit de conclure l'arc dans un épisode somme tout sympathique. C'est empreint d'un ton tragique qui sied parfaitement à l'univers de Wonder Woman. Après je reste sur ma faim car la confrontation ultime paraît un peu expédié, mais j'espère que c'est parce que Robinson a un vaste plan pour Gray et Darkseid au delà de ce "Rebirth" présenté dans l'arc. En tout cas, en un seul arc, la situation a bien avancé. Jason est introduit, les héros et dieux grecques ont subi de lourdes pertes, Darkseid a retrouvé son aura d'antan. Reste une Wonder Woman à la fois heureuse d'avoir découvert son frère mais aussi en quête de vengeance contre le tyran d'Apokolipse. [7/10]
#38-39
Un arc de transition pour souffler un peu avant que le second round contre Darkseid ne s'engage. Mais quelle transition! L'ensemble reste très haletant et mené d'une main experte par un Robinson qui m'a définitivement conquis. La longue première moitié du 38 est terriblement émouvante, tandis que par la suite on avance dans la relation entre Wowo et son frère (assez antipathique pour l'instant mais d'une part c'est de fait l'effet recherché et d'autre part il a son côté bonnes intentions qui compensent). On passe ensuite à un combat qu'on pourrait penser ordinaire, convenu, mais loin de là, car Robinson y met la dimension dramatique, mais surtout des sérieux enjeux. Pendant ce temps, pôpa Darkseid construit sa ville et rassemble son armée. [8/10]