Note importante : afin de ne pas à nouveau recréer une fiche pour l'ensemble de la série (en tout cas pour le moment), je vais critiquer ici l'ensemble de la série X-Factor volume 2 (quant à la mini-série Madrox qui lui sert de préambule, je l'ai déjà critiquée sur la fiche de celle-ci).
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est une putain de bonne série, une des meilleures séries longues Marvel sans hésitation. C'est essentiellement à son auteur, Peter David, que l'on doit ça. Retournements de situation complètement inattendus, caractérisation des personnages très aboutie, humour très efficace, dialogues marquants... c'est du bon, c'est du très bon.
Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs... X-Factor ? Pour situer, il faut savoir que la série commence juste après l'événement House of M, qui voit la majorité des mutants de la Terre perdre leurs pouvoirs du jour au lendemain. Il faut savoir aussi que c'est la suite directe de la mini-série Madrox, où ce héros décide de (re)fonder X-Factor. Enfin, c'est aussi le volume 2 de X-Factor, le volume 1 ayant vu à peu près les mêmes personnages, mais dans une équipe de chasseur de mutants aux ordres du gouvernement. Cette nouvelle mouture de X-Factor est différente : Jamie Madrox en a fait une agence de détective privé spécialisée dans les affaires mutantes et surnaturelles, basée dans l'ancien quartier mutant, Mutant Town. Un de leurs objectifs est d'ailleurs de comprendre la disparition des pouvoirs et d'aider les anciens mutants dans les problèmes de transition. L'équipe est composée donc de Madrox, capable de matérialiser des "dupes", des copies de lui, simplement en recevant ou provoquant un choc (Madrox rencontre cependant des problèmes avec ses dupes récemment, qui ne lui obéissent plus vraiment), de Siryn, la fille de Banshee, qui utilise sa voix afin de créer des ondes soniques et qui a récemment découvert qu'elle pouvait également utiliser son pouvoir pour produire une voix irrésistible à laquelle tout le monde obéit, de Strong Guy, Guido Carrosello, masse de muscle qui stocke l'énergie utilisée contre lui et peut la ressortir à travers des coups surpuissants, de Wolfsbane, qui prend une forme de loup-garou qu'elle contrôle à volonté, de Monet St-Croix, qui possède un panel de pouvoirs surpuissants dont la capacité de voler, la télépathie et des force et résistance surhumaines, et enfin de Rictor, qui a perdu son pouvoir, qui était une capacité à générer des ondes de choc dans le sol. D'autres membres rejoindront l'équipe (au moins 5 autres, ça déconne pas). Mais surtout, le dernier membre fait son apparition au début de la série : Layla Miller, une toute jeune mutante qui a joué un rôle central dans les événements de House of M, sans que l'on en sache vraiment beaucoup sur elle et ses pouvoirs, déclare à Jamie qu'elle "sait des choses", et rejoint de son propre chef X-Factor. Nul ne sait ce que cela présage...
C'est pas le résumé le plus appétissant du monde, mais il est important de clarifier X-Factor, parce que l'air de rien c'est compliqué. Durant la grosse centaine d'épisodes que compte la série, Peter David accumule les idées folles, les unes après les autres, et travaille énormément les relations entre ces divers personnages, qui sont très humains. Grosse réussite de X-Factor, d'ailleurs. Ils sont tous attachants à leur façon et ont une histoire très intriquée... ce sera d'ailleurs également le cas des personnages qui rejoindront le cast plus tardivement. Pour les amateurs de continuité aussi d'ailleurs, X-Factor est très riche, et on ne compte plus les nombreuses révélations sur les personnages et leur passé, ainsi que les changements conséquents qui s'opèrent dans leur vie. Loin d'être une bête série de super-héros qui foutent sur la tronche de tout un chacun, X-Factor raconte une histoire collective, fruit de l'entrecroisement de toutes ces histoires individuelles. D'ailleurs la fin de la série est assez difficile à vivre, personnellement je me suis fortement attaché à eux et à leur groupe. Savoir qu'ils ne seront plus jamais réunis et traités de la même façon est donc franchement pas facile à supporter.
Je ne me suis pas énormément attardé sur l'aspect graphique de la chose, mais sachez également que la série est vraiment très bien servie par ses artistes graphiques, qui lui donnent un cachet vraiment unique. Le design des personnages et de leurs costumes est d'ailleurs franchement réussi et convainquant.
Je ne peux que conseiller à tous les amateurs de comics, et plus particulièrement Marvel, de se jeter sans la moindre hésitation sur ce qui est pour moi largement une des plus grosses réussites de l'éditeur et des auteurs qui ont oeuvré dessus. Un incontournable dramatiquement méconnu.