X-Men Blue (2017 - 2018) par arnonaud

Critique numéro par numéro.
J'ai lu les numéros #1-5 puis j'ai lâché la série et repris à partir du #16.

X-Men Blue #1 [Avril 2017]

Cullen Bunn reprend la destinée des All-New X-Men après Hopeless et Bendis. Retour à la formation classique, sans Idie et Kid Apocalypse et avec le retour de Jean Grey.

Le titre est plutôt agréable à lire même si l'histoire de ce premier numéro est très classique, avec un affrontement pas très palpitant face à des adversaires biens connus des héros. Le cliff de fin ne surprend pas non plus si vous vous êtes renseignés un minimum sur la série avant de la commencer.

Mais les dessins de Jorge Molina sont très jolis (quoique qu'inégaux), les designs des costumes sont excellents, les personnages biens tenus, l'ambiance agréable et surtout le récit en back-up est extrêmement réussi. Avec une bonne ambiance, plus sombre et réaliste, d'excellent dessins de Buffagni, une colorisation moins pétante et une intrigue lancée plutôt attrayante. Ça rend curieux pour la suite et c'est plus réussi que X-Men Gold. [7]

X-Men Blue #2 [Avril]

C'est beau quand même. Molina est inégal, mais il livre quand même des pages parfois superbes dans leur composition, ou dans les attitudes très vivantes des personnages. C'est sans parler du soin apporté aux tenues de Jean Grey qui donnent vraiment envie de s'intéresser au perso et de s'y attacher (oui, alors que Bendis avait quand même rendu teen Jean bien casse-pied, donc c'est un petit miracle).

Globalement ce numéro revient sur la révélation du cliff du #1 pour mieux expliquer la situation de nos héros, et c'est bien foutu, notamment au niveau de la caractérisation de tout ce petit monde. Honnêtement le titre semble parti sur de bonnes bases. [7]

X-Men Blue #3 [Mai]

On a un changement de dessinateur sur la toute fin du numéro, ce qui est un peu dommage, mais Molina fait un très bon boulot sur le reste des pages donc c'est toujours ça de pris.

A part ça, on ne sait pas trop pourquoi Bunn nous raconte l'histoire qu'il présente de ce numéro. Ça se termine un peu en queue de poisson, on ne sait pas trop où il veux en venir. Ça donne l'impression qu'il s'étouffe parfois un peu dans les références aux anciennes histoires des X-Men.

Ceci dit, il essaye toujours de rester accessible pour ceux, comme moi, qui ne les ont pas lu, donc c'est sympa. Mais bon, ce 3e numéro n'est franchement pas le meilleur de la série jusque là. [6]

Pas de critiques pour les numéros #4 à #15.

X-Men Blue #16 [Novembre 2017]

Nouvel arc pour X-Men Blue qui commence en ayant à la fois pleins de bonnes idées et pleins d'éléments décevants.

D'un côté il y a Bunn qui ramène la problématique initiale des All-New X-Men, c'est à dire le fait que les X-Men originaux ont quitté leur époque et que cela doit avoir des conséquences. Hopeless avait utilisé une pirouette à la fin de son run en expliquant que les All-New X-Men devaient provenir d'une autre réalité, mais ici Bunn met ça en cause en montrant la réalité soudainement se transformer, semblant ne plus supporter les changements de la temporalité, un peu à la manière de Kang qui effaçait les inhumains dans l'excellent #2 d'Uncanny Inhumans de 2015.

Les X-Men Blue doivent donc retourner dans le temps pour essayer de régler le problème. Le truc c'est que la conclusion du numéro se termine sur une péripétie qui semble les éloigner du but de leur voyage. Du coup, la grande question est de savoir si Bunn a ramené la problématique inhérente des All-New X-Men juste pour teaser et accrocher le lecteur pour ensuite lui raconter une aventure random inconséquente comme ces persos ont en eu l'habitude chez Bendis, ou si il compte vraiment faire quelque chose, soit donner une explication pour expliquer leur présence sur le long terme dans le présent, soit enfin les renvoyer à leur époque. Ce qui d'un côté serait surprenant, vu que Marvel a beaucoup fait pour développer ces versions des personnages depuis 5 ans, mais de l'autre semble possible à l'heure où la série Jean Grey semble programmée pour se terminer prochainement, où Bunn nous promet un changement de line-up de l'équipe à venir et où la Jean Grey adulte va revenir.

Et en même temps, après cet arc, les X-Men Blue ont déjà un crossover de prévu avec Venom et on a des visuels d'eux transformés par le symbiote... Donc ça semble quand même mal partie pour qu'ils disparaissent ?

Donc voilà, il y a de bonnes idées, c'est plutôt agréable à lire, mais le cliff me laisse plutôt indifférent, et surtout le numéro n'est pas très beau. La série a eu de meilleurs artistes par le passé, et a été mieux colorisée, et là c'est un peu à la peine. Pour une fois, j'espère qu'on aura un changement d'artiste en cours d'arc, et j'espère que ce sera pour le mieux. Honnêtement là, c'est pas au niveau pour un titre X-Men principal. [6]

X-Men Blue #17 [Décembre]

Petite aventure avec les X-Men de 2099. Avec R.B Silva qui se ramène aux dessins. Ce qui est dommage c'est qu'il n'y ait pas un changement d'artiste à chaque changement d'époque, là c'est juste un changement d'artiste gratos, pour le plaisir (mais en soit il reste jusqu'à la fin de l'arc. Ce qui est quand même très appréciable. Je ne sais pas si il y a beaucoup d'artistes qui ont tenus 4 numéros successifs sur la série).

Pour en revenir au numéro plus globalement : ce n'est pas inintéressant, mais ce n'est pas bien passionnant. [5]

X-Men Blue #18 [Décembre 2017]

Si vous avez lu le titre Generation X originel et que vous connaissez les personnages, vous serez sans doute heureux de les retrouver ici. Sinon vous aurez juste un bon numéro de merde inutile. On savait déjà les X-Men originaux perdus dans le temps, on savait déjà qu'il semblait y avoir un problème avec une version d'eux-même depuis l'épisode précédent, donc ce numéro ne nous apprends strictement rien de plus. Et y a pas non plus de grande séquence de développement de personnage. J'ai franchement l'impression qu'on peut sauter ce numéro, on aura rien loupé.

R.B. Silva continue de faire du Stuart Immonen en moins bien, et bien entendu il est hyper mal colorisé, histoire que le lecteur n'en ait pas pour son argent.

Donc Cullen Bunn se fait plaisir en rendant hommage aux époques des X-Men qu'il aimait bien, il se roule bien comme il faut dans la nostalgie, mais ça aurait été peut-être plus intéressant si il s'était rappelé qu'il devait écrire une bonne histoire, ou au moins une intrigue qui avance réellement, là y a que 3 pages utiles dans tout le numéro... [3]

X-Men Blue #19 [Janvier 2018]

Si on a lu les All-New X-Men de Bendis et la fin de ceux de Hopeless, ce numéro s'avère particulièrement intéressant, parce que Bunn utilise intelligemment les éléments mis en place précédemment pour proposer quelque chose de cohérent et efficace. C'est, certes, une retcon du final des All-New X-Men de Hopeless, mais c'est fait de manière suffisamment maligne pour ne pas paraître insultant. Et la splash finale montre bien l'intérêt d'avoir choisi R.B. Silva, au style proche d'Immonen, pour cet arc. Même si il ne fait pas toujours des choses formidables, et même si il n'est pas toujours très bien colorisé.

Mais honnêtement, ce numéro me redonne foi dans cet arc là où le précédent numéro m'avait complètement exaspéré. On pourra regretter que le jeune Wolverine et Bloodstorm ne soient pas plus mis en avant alors que ce sont les ajouts les plus récents à l'équipe. Mais en même temps, je pense qu'on a ici l'histoire finale des X-Men du passé avant de passer à un nouveau statut quo pour eux, où ils seront peut-être absents, et où Bloodstorm et Jimmy Hudson pourront être sous le feu des projecteurs. [7]

X-Men Blue #20 [Janvier]

Fin de cet arc à traver le temps qui s'avère plutôt pas mal. La confrontation avec la Confrérie manque franchement de panache, de tensions et de grands moments, mais à côté de ça, l'histoire des "All-New X-Men" avance réellement. Ils ont désormais un objectif clair et on semble se diriger vers la fin de leur quête, ce qui n'est peut-être pas plus mal. Les dessins de R.B. Silva sont plutôt bons, la colorisation beaucoup moins. [7]

X-Men Blue Annual #1 - Poison X Partie 1 [Janvier]

Un numéro étonnement pas mal, alors que les dessins d'Edgar Salazar sont franchement pas ouf... Et c'est un euphémisme, c'est franchement de la merde et on se demande ce qu'il fout là pour lancer un gros arc, normalement ce rôle est plutôt attribué à un dessinateur star.

Et outre les dessins pourris, je partais également avec un apriori négatif parce que j'en ai rien à faire de Venom, et parce que je ne suis pas non plus un grand fan de crossovers entre séries. Parce que, oui, cet annual commence le crossover improbable entre X-Men Blue et Venom. J'ai la chance de ne pas avoir lu du tout les derniers crossovers et events autour du symbiote (Venomverse et Venom inc qui s'est achevé la semaine dernière), ni sa série régulière, du coup je n'ai pas ce sentiment d'overdose et de saturation que peuvent avoir certains lecteurs au moment d'attaquer ce nouvel arc.

Dans les points forts du numéro, il y a le fait de retrouver les Starjammers, à savoir l'équipe de pirates de l'espace du père de Cyclops, des personnages que j'aime bien, et qui me rappellent le très bon run de Rucka sur la série solo du jeune mutant. Et ensuite, la dynamique entre les X-Men adolescents et pleins d'espoir et un Venom plus sombre, râleur et violent est efficace. Leurs caractères opposés créant naturellement du conflit et des gags. On ne se dirige clairement pas vers l'histoire de l'année, mais c'est pour l'instant un petit team-up dans une aventure cosmique pas désagréable, qui sort un peu des sentiers battus. Par contre, l'absence de Wolverine jr et Bloodstorm est vraiment justifiée comme de la merde, j'espère que Cullen Bunn a vraiment un truc pour eux sous le coude, parce qu'on se demande de plus en plus pourquoi ils les a ramené dans la série si c'est pour autant ne rien en faire.

A voir ce que la suite de l'arc donnera. Le fait que ça s'étale en 5 parties me rassure pas des masses. [6]

X-Men Blue #21 - Poison X Partie 2 [Février]

Les dessins de Jacopo Camagni sont assez inégaux, parfois c'est très sympa, parfois c'est un peu moyen. C'est toujours mieux que les illustrations nullos de Salazar cependant (qui revient malheureusement pour la partie suivante !), et les couleurs de Matt Milla sont franchement sympas.

Mais bon, globalement Poison X ne sera visiblement pas un arc qu'on retiendra pour ses dessins. Et le problème c'est que le scénar' n'est franchement pas ouf non plus et j'ai beau aimer Cyclops dans l'espace, j'étais pas spécialement emballé par ce numéro. La bonne nouvelle reste le fait que Cyclops confirme la volonté de l'équipe de retourner dans le passé à terme, ce qui pourrait apporter une conclusion à cette histoire des X-Men du passé dans le présent.

Venom reste cependant plutôt bien écrit et dessiné et pourrait commencer à convertir les lecteurs les moins intéressés (comme moi) à sa cause.

Et comme souvent, le cliff de fin ne surprendra personne qui a suivi la promo du crossover. Donc voilà, y avait un sursaut de bonne surprise au numéro précédent, mais ça peine à transformer l'essai. On tombe pas encore dans le médiocre cependant, mais on est encore au début de l'intrigue et je fais confiance aux numéros suivants pour nous décevoir (si on peut vraiment être déçu par cette intrigue dont je n'attends déjà rien). [5]