X-Men – The 198 par Ninesisters
Avec la joie des éditions intégrales, j'ignore ce qui a bien se passer entre la fin de House of M, et le début de la saga des 198. Peu de choses car les deux histoires se suivent de seulement quelques numéros, mais tout de même. Apparemment, la chute brutale du nombre de mutants a fait croire à quelques illuminés qu'ils pouvaient s'en prendre sans retenu aux individus restants, en particulier à l'Institut Xavier. Cela pousse Cyclope et Emma Frost, avec l'appui du gouvernement, à créer au sein de l'Institut une zone pour protéger les mutants restants. X-Men : 198 commence alors que les infrastructures viennent d'être mises en place, et de nombreux « survivants » pas toujours très recommandables ont déjà rejoint cette terre d'asile.
Je passerai sur l'histoire et les mutants restants, car cela ne présente pas un grand intérêt. Non, toute la force de ce titre découle du nouveau statut des mutants, entre l'espèce protégée et la population carcérale. En effet, le gouvernement semble voir d'un très bon œil ce retournement de situation, et ne va pas hésiter à emprisonner les mutants dans une véritable réserve, à force de gardes armés et même de Sentinelles. Très vite, les quelques éléments les plus perturbateurs se sentent pris au piège, et dans de véritables camps de concentration ; la suite des événements ne va que leur donner raison, puisque les autorités vont aller jusqu'à les pucer pour pouvoir à chaque instant les localiser et les stopper, pour « leur propre sécurité ». De là à parler de véritables camps, il n'y a qu'un pas.
Il se dégage de cette saga une ambiance vraiment particulière, un peu comme si les mutants eux-mêmes avaient perdu toute chance d'indépendance ou d'accord avec les humains. Les X-Men se montrent étonnamment discrets, et pour cause ils sont les premiers à ne pas savoir du tout vers quoi la situation va évoluer ; certains ne comprennent que trop bien les mutants qui exigent de sortir de la zone, tandis que d'autres essayent de maintenir un semblant d'autorité sans y parvenir. Il en découle une atmosphère pesante et étrange, en accord avec un bouleversement comme la série X-Men n'en avait pas connu depuis la destruction de Genosha dans le célèbre run de Grant Morrison E for Extinction. Évidemment, mieux vaut avoir lu House of M et connaître un minimum les héros flanqués d'un X pour apprécier cette saga, mais malgré sa courte durée elle mérite le coup d'œil.