David Hine est un type assez intéressant. Un auteur passé totalement sous les radars mais dont l'écriture et les idées trahissent bien son origine : Brittanique. Comme certains de ses compatriotes, il est passé par le magazine 2000 AD, ce qui explique que ses travaux pour Marvel sortent des sentiers battus.
Déjà responsable de la très sympathique (et très urbaine) District X, Hine continue en quelque sorte les storylines développées là bas. On y retrouve notamment le personnage mystérieux et surpuissant de Absolom Mercator et une floppée de mutants mineurs, dans une mini-séries qui explore bien entendu les conséquences du Jour-M mais qui s'inscrit pourtant totalement dans la période post-Morrison.
Bien mieux que son comparse Peter Milligan, Hine parvient à traiter avec intelligence l'aspect politique de la situation. Cyclope veut faire de l'institut Xavier un havre de paix pour les mutants restants mais le gouvernement joue à un double jeu trouble, multipliant les mesures liberticides sous couvert de vouloir la sécurité des mutants. Le scénariste parvient à donner la vedette à des personnages secondaires comme Valérie Cooper, tiraillé entre son lien avec les mutants et son job pour le gouvernement. Et dans l'ombre, la menace d'un mystérieux mutant qui crée des poupées vaudou plane.
Le seul défaut qu'on peut reprocher à ces 5 épisodes c'est la position un peu incohérente de Scott et Emma, qui voudraient forcer les mutants à rester dans l'enceinte de l'école et qui semble plus inquiets de la révolte des mutants face aux mesures du gouvernement que des décisions quand même très discutables du-dit gouvernement.
Mais c'est vraiment une mini série avec un petit goût indé qui prouve bien que le run de Morrison avait apporté un vent de fraîcheur chez les mutants et des possibilités plus matures en terme d'histoire, contrairement à ce que prétendait le gros Quesada. Ce qui fait nourrir encore plus de regrets de ne pas avoir donné à David Hine plus de responsabilités.