Avec Yiu on a affaire à un monde d'une noirceur assez poussée. Après différents cataclysmes qui ont plongé le monde dans le chaos, un semblant de civilisation a réémergé, totalement contrôlé par les religions monothéistes, autres cultes et sectes en tout genre. Le pouvoir est centralisé à la Nouvelle Jérusalem, où la surpopulation et le nombre d'attentas donne l'impression d'un monde s'approchant de nouveau du point de rupture. Voilà le monde qui nous présente le premier tome qui sert d'introduction. Une introduction certes un peu longue, mais qui plante bien l'ambiance...
On accompagne ensuite Yiu, lors de sa dernière mission, celle qui doit lui permettre de sauver son petit frère et remplir un autre objectif.
On s’apercevra en cours de lecture que l'un de ses deux buts ne pourra être rempli... Une fois Yiu lancée dans cette mission, le récit va à 100 à l'heure et n'épargne jamais le lecteur. On a parfois des encarts sur ce qu'il se passe aux abords pour nous montrer les répercussions du combat mené par l’héroïne, mais surtout pour nous montrer à quel point ce monde est sans espoir.
Yiu est une BD très sanglante, avec une ambiance de fin du monde omniprésente et carrément d'apocalypse vers la fin. Une impression renforcée par le graphisme irréprochable de la BD qui déborde de teintes rouges et qui permet de compenser les faiblesses du scénario.
Je dirais de cette BD que c'est une expérience. Certains risquent de ne pas accrocher. Personnellement, je ne savais pas quoi en penser à la fin de la lecture. Une chose est sûre, l'apocalypse n'a jamais été aussi fortement représentée en bande-dessinée. Yiu assume totalement sa direction et pousse tous ses vices jusqu'à l’extrême limite !