Que dire sur ce graphique novel si ce n'est qu'il est poignant et vous prend au trip, l'histoire est axée sur ce jeune homme qui s'en sort grâce à son don pour la BD et qui dessine pour l'amusement des soldats nazis tout en s'endurcissant.
Joe Kubert nous livre une BD qui est sûrement un de ses ouvrages les plus personnels. Son style narratif se rapproche pour l'occasion de celui de Will Eisner, il n'y a pas de case, les textes sont nombreux et très descriptifs, ce qui rajoute un plus aux dessins, non encrés, non colorisés. L'ensemble du scénario et les descriptions sont très réalistes et parfois on est tellement absorbé que l'on a l'impression d'y être.
Kubert a voulu garder son trait de croquis qui est nerveux et qui semble être fait sur le vif, bien que l'ensemble dû être travaillé. Le trait ne faiblit pas tout au long de ses 120 planches où Kubert nous montre comment en 3 coups de crayon, il nous fournit un dessin expressif où tout est résumé. L'absence de décor ne nuit pas au récit vu le découpage sans cases donc très libre du livre. Aucune couleur si ce n'est celle du papier et dans deux trois cases un petit peu de blanc pour souligner quelques points de détails.
Indispensable de le montrer à tous ceux qui vous diront que "la BD, c'est pour les enfants" et "les comics que du super-héros".