J'étais en train de lire les débuts du Cyberforce de Marc Silvestri quand j'ai eu soudain envie de poursuivre ma découverte des Youngblood de Liefeld, donc nous voilà.
Avant d'attaquer ce 3e numéro de la revue, je me suis relu une partie du n°2 (Youngblood #2 et la première partie de Youngblood #3 qui concluait le magazine) afin de me remettre "l'histoire" en tête et profiter à nouveau de ce sommet du comic book. Ce qui est bien c'est que la médiocrité de cette série me surprend à chaque fois.
Au programme de ce n°3 : la suite de l'intrigue sur l'évasion du quatuor de vilains pourris, avec une armée de ninjas blancs nazes en prime, sortis de nulle part, mais surtout la poursuite de l'intrigue avec Prophet, les Disciples et le vilain Darkthorne. Pour une fois pas de nouvelles pistes scénaristiques lancées en parallèle, pas de nouveaux persos qui viennent s'ajouter alors que les précédents sont toujours pas développés, mais toujours énormément d'action : c'est de la bagarre 90% du temps et les 10% du temps restant ils se préparent à la prochaine bagarre. Le truc c'est que c'est pas de la baston de shonen où c'est intéressant à suivre, c'est des mêlées de comic books avec trop de héros et des armées de vilains le plus souvent sans identité, avec les persos qui font des punchlines merdiques avec quelques monologues internes éclatés pour accompagner. Liefeld essaye de donner quelques détails en plus sur l'intrigue de Prophet, avec des histoires de voyages dans le temps, mais ça reste assez nébuleux et on y comprends toujours pas grand chose. On va dire que c'est volontairement mystérieux.
C'est dessiné par Liefeld, donc c'est énergique, certes, mais c'est plutôt laid et pas vraiment impressionnant. Ce qui n'arrange rien c'est que la colo est de plus en plus numérique, là où la colo classique allait plutôt bien à l'auteur. Là c'est souvent trop sombre et terne et globalement très hideux. Que ce soit Steve Oliff sur le #4 ou Paul Mounts sur le #5, c'est moche. D'ailleurs sur ce #5, c'est Chap Yaep qui remplace Liefeld aux dessins, mais honnêtement c'est assez équivalent graphiquement. On aurait aimé une amélioration, mais au moins, contrairement au #0, il a réussi à ne pas trouver un dessinateur pire que lui.
Et donc pour revenir au scénar', l'un des gros soucis de la série c'est qu'à force de se concentrer sur les bastons nulles : les persos n'existent pas. La majorité sont des figurants et dans ces numéros ont à juste un peu plus de détails sur l'androïde Diehard (dont on découvre qu'il se bat avec un bouclier comme Captain America), sur le chef d'équipe Shaft (sorte de mélange fade entre Cyclops en terme de tempérament et Oeil-de-Faucon pour l'arc) et vite fait Bedrock qui est peut-être le plus attachant vu que les deux autres sont des héros sans aspérités. Mais en même temps, est-ce que Rob Liefeld serait capable de réellement développer ses persos lors de scènes plus calmes ? Vu la gueule de la série, ça risquerait plus de donner encore des scènes avec des dialogues qui tournent à vide. C'est d'ailleurs Eric Stephenson qui récupère l'écriture des dialogues dans Youngblood #5. C'est mieux que ce qu'à fait le pote de Liefeld sur le #1 où c'était catastrophique, mais ça reste de la merde à peu près équivalente à ce que faisait Liefeld lui-même en dialoguiste.
A noter que ces versions VF de chez Semic ne contiennent pas les back-ups de la VO, que ce soit celui de Youngblood #2 qui présentait le perso de Jim Valentino, Shadowhawk ou celui de Youngblood #3, où Supreme fait ses débuts, ou celui de Youngblood #4 où c'est le perso Pitt de Dale Keown cette fois-ci.
Bref, sans surprise, c'est toujours très nul. Heureusement que c'est rapide à lire et très léger, au moins la lecture n'est pas chiante et est vaguement divertissante. Mais ça reste fou que pleins de lecteurs étaient hyper content de lire ça. Ce n'est hélas pas mon cas.