Toujours aussi fan du style graphique de Ikegami, et heureux que la France connaisse tant d'éditions de ses œuvres alors que j'avais eu un mal fou à en trouver au Japon. Yuko est donc une réédition augmentée et partielle de Nouvelles de la littérature japonais car elle en remplace certaines histoires par d'autres adaptations littéraires. L'intérêt des chapitres est ainsi divers selon le matériau de base, tous unis par une thématique sexuelle plus ou moins affirmée. Je conserve un penchant pour le Serpent dont les ressorts érotiques fonctionnent bien et pour L'enfer où c'est la violence de la démarche artistique jusquauboutiste qui frappe (ce que l'on retrouve aussi dans Un amour de Tojuro, avec cet acteur de théâtre prêt à sacrifier la probité d'une proche pour parfaire son rôle). Comme bien souvent chez Ikegami (et dans la vie ?), ce sont les femmes qui sont les principales victimes de ces violences physiques ou sexuelles, mais notons en contrepoint la force de caractère de certaines qui fait résilience et surtout, le miroir de la barbarie et/ou de la lâcheté masculine qu'elles offrent.