Coupé décalé
En voila une BD qu'elle est drôle. Avec un point de départ totalement absurde, Fabcaro parvient à aborder de façon décalée des sujets aussi divers que les amalgames, le repli sécuritaire,...
Par
le 11 juin 2018
21 j'aime
Quel couillon ce Fabrice ! Dessinateur de BD de son état, il s’est rendu compte en arrivant à la caisse de son supermarché qu’il avait oublié sa carte de fidélité. Une erreur impardonnable qui lui vaut une interpellation en bonne et due forme par le vigile. Menaçant ce dernier avec un poireau, il parvient à s’échapper in extremis. Commence alors pour lui une longue cavale avec, aux trousses, tous les flics et les médias du pays…
De l’or en barre cet album complètement déjanté au titre rendant un vibrant hommage à notre Joe Dassin national. Loufoque, absurde, fonctionnant sur le décalage permanent et drôlissime entre l’image et les dialogues, c’est simple, on se bidonne de la première à la dernière page. Et on déguste en arrière plan la critique sociale grinçante où tout le monde en prend pour son garde, des piliers de comptoirs complotistes aux forces de l’ordre décérébrées en passant par les journalistes apôtres de la non-information en continu, le tout saupoudré d’une bonne dose d’autodérision (l’auteur de BD ce parasite, ce nuisible, ce marginal…). En fait, le non sens poussé à ce point en deviendrait presque poétique par moments.
Honnêtement, je ne suis pas fan du dessin, qui me rappelle trop ce trait de Bastien Vivès avec lequel j’ai beaucoup de mal. Par contre le découpage en séquences d’une à deux pages donne un rythme parfait à la lecture et la bichromie de noir et brun délavé tirant sur le caca d’oie souligne à merveille la médiocrité ambiante.
Un album pour se détendre les zygomatiques, il serait stupide de ne pas en profiter, surtout par les temps qui courent. Et au-delà de l’humour « intelligemment absurde », la peinture de notre société et de ses nombreux travers fait mouche, sans manichéisme, sans que Fabcaro ait besoin d’enfiler le costume du donneur de leçon. Un régal, ni plus ni moins !
Créée
le 11 mars 2016
Critique lue 892 fois
7 j'aime
D'autres avis sur Zaï zaï zaï zaï
En voila une BD qu'elle est drôle. Avec un point de départ totalement absurde, Fabcaro parvient à aborder de façon décalée des sujets aussi divers que les amalgames, le repli sécuritaire,...
Par
le 11 juin 2018
21 j'aime
J'ai bien aimé Mars ! (dessiné par l'excellent Fabrice Erre) et surtout les trois tomes d'Amour, Passion & CX diesel (dessinés par le non moins excellent James), dans lesquels Fabcaro met en...
Par
le 5 août 2015
18 j'aime
Je suis un grand fan de Fabcaro. Capable d’apprécier autant ses livres d’autodérision que ses strips ou encore ses ouvrages expérimentaux, je fus en joie en voyant un nouveau bouquin sortir, intitulé...
Par
le 18 nov. 2015
17 j'aime
Du même critique
Sylvain Tesson s'est fait un serment : avant ses 40 ans, il vivra plusieurs mois dans une cabane. Direction donc le fin fond de la Russie, sur les bords du lac Baïkal. De février à juillet 2010,...
Par
le 17 déc. 2011
32 j'aime
1
- Papa ! C'est quoi la pénétration ? - La pénétration c'est quand le monsieur est sexuellement excité et que son pénis devient tout dur. Ça s'appelle une érection. Ensuite le monsieur fait entrer son...
Par
le 5 janv. 2013
27 j'aime
1
« Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux ». Ainsi commence cet...
Par
le 13 avr. 2012
24 j'aime