Conseillé par le yoda des BD de ma librairie, "Zenkamono" est un seinen qui me rappelle "Route END", non pas dans son récit ( qui est plus policier), mais dans son sujet. Comme dans Route END, le personnage principal exerce un métier peu connu, voir mal connu. Ici, Kayo Agawa est agente de probation, qui contrairement à la plupart des pays occidentaux, relève du bénévolat. Ainsi, Kayo n'est pas rémunérée et d'ailleurs, occupe deux autres emplois. Être agent de probation relève donc de la "responsabilité civique", ce qui laisse supposer un engagement collectif et un devoir citoyen particulièrement fort, car les implications sont nombreuses. C'est un coût en temps, en engagement et en qualité sociale, mais au-delà de cela, c"est aussi , je suppose, générateur d'un sentiment d'accomplissement.
Zenkamono, donc, dont je ne connais pas la réelle signification du nom ( si vous le savez, instruisez moi) traite donc d'une agente de probation et d'un repris de justice, Jiro, qui a assassiné son demi-frère après avoir apprit que ce dernier avait violé sa fiancée, Aiko. Si Jiro semble bien réintégrer la société malgré es préjugés à son endroit, certains acteurs et témoins du drame viennent réintégrer sa vie, certains pour lui nuire, certains pour le protéger.
J'aime bien ces seinen qui aborde la société et ses enjeux dont fait parti Zenkamono. Apparences trompeuses, résilience, adaptation, stigmatisation, support social, on touche plusieurs aspect de l'humain, dans ses comportements, ses désirs et ses émotions. Le tout amené avec une certaine délicatesse, malgré certaines scènes terribles ( je pense au viol d'Aiko).
Kayo est jeune, bienveillante, mais trahit une certaine inexpérience. On ne connait pas encore plus profondément les motivations qui la pousse à faire ce "troisième travail", hormis le fait qu'elle considère cette fonction comme "le travail qu'elle VEUT faire", autre que pour le simple besoin d'être rémunérée. Je note aussi la présence de son patron un peu vicieux et impertinent, qui ne la défend pas quand un client pose un geste déplacé ( à répétition) à son endroit et qui demande à répétition pourquoi elle fait ce "travail". Je pressens que Kayo aura a gérer des choses dans sa propre vie à cause de ce patron pas net.
Niveau dessin, c'est bien fait, léger, ça donne un côté plus doux à un sujet plus lourd.
C'est donc une bonne suggestion: un enthousiamse que je partage désormais avec mon collègue. Un manga que je vais assurément suivre et qui permet de mieux comprendre la société nippone, tout en poussant la réflexion sur nos propres jugements.