Depuis les Bond avec Tim Dalton, il est venu un sentiment d'abandon de ce qu'étaient les Bonds d'autrefois. James Bond devenait de plus en plus violent, de moins en moins drôle, de moins en moins consistant.
Sans aborder Skyfall, les fans de Connery et de Moore seront sûrement ravis de savoir que Mendes a voulu revenir aux origines. Depuis Casino Royale, Bond (ici j'entends bien Daniel Craig) a su trouver ses marques : il est passé de l'agent froid et fermé qui descend tout ce qui bouge a un agent accompli, un vrai double zéro sûr de lui qui sait enfin presser la détente "ou pas".
On en viendrait presque à croire que Dr.NO est la suite même de Spectre.
Mendes a décidé de rendre Craig (et bon nombre de personnages secondaires) drôles dans ce film.. Trop drôles parfois. Et oui il fallait que ça reste fin et occasionnel mais parfois il semble qu'on ai voulu trop bien faire et donc trop, mais on pardonnera cette erreur parce que ça fait du bien de retrouver cet huMoore.
Une autre petite erreur de Mendes est d'avoir voulu mettre de l'ancien (trop une fois de plus) dans ce film. Je m'explique. Certains décors font penser aux bases secrètes du grand méchant d'il y a 40 ans, trop carton-pâte, pas suffisamment en lien avec aujourd'hui et beaucoup trop décalé avec l'AM DB10 (au passage : Woooow). Certain Bond se voulaient futuristes dans leurs décors et ici, on fait un grand bon dans le passé qui n'est pas sans déranger quelque peu lorsque Spectre arrive derrière QOS et Skyfall : c'est magique mais ça n'a plus trop de cohérence avec les précédents films. D'autre part certains costumes sont eux aussi un peu trop "Old School" et font passer Craig pour un OSS 117 arborant fièrement son iPhone (et oui Bond a finalement retourné son smoking et vous ne verrez pas d'Xperia Z(jenesaiscombien) dans Spectre).
On notera la prestation discrète de Waltz en Blofeld qui a été un critiquée par certain comme étant trop douce et pas effrayante comme l'a été celle de son colonel Landa dans Inglorious Basterds. Cependant, quand on sait l'importance de ce personnage dans la firme et que ce n'est qu'une première apparition de Blofeld (et pas la dernière, je peux vous le GARANTIR) : il est délicieux de voir comment le personnage est amené, lentement, toujours dans l'ombre, pas explosif mais flottant, ceux qui ont réellement bien regardé la scène de fin savent que ce n'est qu'un début et qu'il faut se préparer à un Blofeld démoniaque pour le 25ème film.
Quant à la musique, Thomas Newman a eu du mal a innover sur un nouveau thème guidant Bond dans sa mission et s'est fortement inspiré de ses acquis de Skyfall en faisant parfois même du copier-coller. Cependant il réussi à nous surprendre avec d'autres musiques profondes qui apportent beaucoup au film. J'ose dire que comme pour Craig à ses débuts dans le tuxedo, Newman a bien pris la relève d'Arnold.
Je me tairai quant à la prestation de Sam Smith... À mon humble avis, la version instrumentale du thème de Spectre aurait largement suffit à nous couper le souffle et nous aurait évité d'avoir les tympans percés.
BREF, état un grand fan de la série des studios Pinewood, je ne peux que vous recommander ce film qui, malgré mes remarques par ci par là, a secoué mon coeur et mon ventre du début à la fin et a amplement satisfait mes attentes ! Craig et Mendes forment un duo extraordinaire que je suis impatient de retrouver en 2018 !!!
Courrez vite le voir car comme le dit Ernst Stavro Blofeld : "On ne vit que deux fois, Monsieur Bond !" ;)