C'est fou qu'un travail si élaboré dans l'esthétisme et la photographie puissent être faits dans un film d'apparence action/espionnage comme James Bond. Sam Mendès ne nous livre pas le plus profond des scénarios ni les plus grands personnages mais on a l'étrange impression que tout cela est mis au second rôle tant les images sont soignées, capturant l'essence de chaque paysage ou ville : une Rome romantique et magnifiquement éclairée, une Autriche froide et enneigée rappelant l'hôtel de Shining, des bâtiments ultra-modernes dans un Londres glacial et brumeux ... J'avais plus l'impression d'être dans un musée ou un documentaire sur la beauté du monde quelques fois.
Alors oui, tout cela est à mille lieux de ce qu'on peut attendre d'un James Bond qui est loin d'être exempt de défauts : Daniel Craig, ses phrases bateaux et son jeu sans émotion, Léa Seydoux qui peine à convaincre en James Bond girl, un anti-héros très bien introduit avec des jeux d'ombres etc, mais pas assez développé par la suite malgré la très bonne performance de Christoph Waltz. Et un autre anti-héros bourrin digne d'un méchant de série B ...
En somme je me suis retrouvé à bien apprécier cet opus,peut-être pas pour des raisons habituelles, mais assez pour qu'il vaille le coup d'être vu au cinéma !