Après un très bon Skyfall, Spectre continue sur la lancé du retour aux sources de la saga Bond initié avec Casino Royale. Mettant enfin en scène la fameuse organisation et se permettant du coup de bien lier les précédents opus de l’agent Craig.
Après une introduction lors de la fête des morts qui rappelle un peu Vivre et laisser mourir. Bond se voit mis à pied tandis que le MI-6 se voit absorbé par le MI-5 dans une réorganisation et modernisation des services de renseignements. Informatique, drone, réseaux, vie privé et collaboration entre les grandes nations et des conglomérats plus ou moins douteux se voulant les remplaçant du programme 00 jugé dépassé. La sécurité au prix de la liberté et de la démocratie ??? Voilà un sujet cruellement d’actualité. C’est dans ce contexte que Bond va une nouvelle fois désobéir aux ordres et découvrir l’existence de l’organisation SPECTRE…
Grand ennemi classique de la saga, le SPECTRE se voit, comme les autres éléments de la saga, modernisé et réactualisé. Dans les précédents opus le but de l’organisation était de jouer avec le contexte de Guerre Froide afin d’affaiblir les Etats-Unis et l’URSS pour finalement dominer le monde. Ici elle se replace plus comme une organisation économique tel que les produits pharmaceutiques, le renseignement… Juste mentionnée de temps en temps avant, ici enfin on recoupe avec les anciens protagonistes déjà rencontré (Le Chiffre, Mr White…) pour cette organisation tentaculaire implanté partout.
Le film va reprendre les éléments habituels. Quelques fusillades / corps à corps bien placé (avec un Mr Hinx interprété par Dave Bautista, second couteau brutal, muet et sans aucune subtilité), les traditionnelles scènes de course poursuite soit en voiture (qui n’abuse pas de gadgets) ou en véhicule plus exotique (un bon petit avion) … le tout avec un Daniel Craig charismatique et qui conserve sa classe. Il fait d’ailleurs bien moins brutal / brut de décoffrage que dans ses précédents films, sans pour autant atteindre la finesse britannique de ses prédécesseurs. Spectre s’avère moins brutal et moins nerveux pour retrouver un schéma plus proche des classiques.
Ernst stavro Blofeld, le leader du Spectre (joué par Christopher Waltz) déçoit. On perçoit assez mal ses motivations (à part une bête vengeance envers Bond) et on se demande pourquoi il est craint par son organisation, on ne perçoit pas en effet la cruauté si caractéristique de l’original qui n’hésitait pas à exécuter ses sbires au moindre échec. On retrouve tout de même son inséparable persan blanc… compagnon charismatique du personnage original. Les james bond girls (Léa Seydoux et Monica Belluci) trouvent leurs places, étant actives mais pas trop. Les inséparables (mais qu’on remplace régulièrement) M et Q sont plus actif que d’habitude alors que Moneypenny retourne à sa place de vulgaire secrétaire. Reste C, le nouveau dirigeant de la fusion des MI-5 et MI-6… un personnage totalement vide sans aucune envergure…
Le scénario suit son chemin sans grand rebondissement mais de manière efficace. La mise en scène suit cette logique d’efficace : rien de vraiment spectaculaire, pas de tape à l’œil avec un bon dosage (notamment lors des courses poursuites qui ne sombres pas dans la caricature). La musique est du même ordre. Quand aux acteurs, Waltz déçoit avec son personnage, Craig perd ce qui faisait sa principal caractéristique (sa « brutalité »), Seydoux active mais pas trop…
Et c’est là qu’on en vient au problème de Spectre. On a la recette des Bond mais la sauce ne prend pas cette fois… et on ne sait pas trop pourquoi !!! On cherche et on creuse : dès le générique d’ouverture il manque un petit quelque chose. Les courses poursuites manquent un brin de folie. Blofeld et le SPECTRE manque d’envergure. Les enjeux passent inaperçues. Bond en lui-même perds de la brutalité sans se rattraper ailleurs… Un ensemble de petits rien, pas vraiment de grandes faiblesses… mais qui cumulées font un ensemble bien moyen.