Ceci est l'histoire d'un tueur en série insaisissable depuis 20 ans malgré son déguisement de clown. Tellement insaisissable que même le FBI n'a apparemment aucun dossier sur lui. Une simple dénonciation de viol et un passage à tabac l'ont rendu complètement hystérique au point de tuer n'importe qui croise son chemin depuis tant d'années. Appelé le Tueur à la Larme, on ne le verra pour autant jamais dessiner une larme sur les scènes de crime comme ce fut le cas jadis. Comme si ça ne suffisait pas, il ne prononcera jamais une parole parce que ça fait plus mystérieux comme ça. Il a aussi une fille aussi givrée que lui qui le rejoindra avec grand sourire dans sa quête de vengeance ? Massacre ? On ne sait pas trop à vrai dire. Enfin, c'est même pas que l'on ne sait pas, c'est que l'on ne cherche pas à savoir ce qui se passe tant le scénario est aussi maîtrisé qu'une trame hitchcockienne qui aurait été confiée aux bons soins de Darenn Lyne Bous(e)man. Pourchassé (je parle du clown bien sûr) sans pitié par un duo de choc de pigistes de troisième zone qui se débrouille mieux que la police qui se fichent de tout et du FBI qui visiblement ne savaient rien dans un premier temps, il ne faudra pas plus d'une semaine pour tomber sur lui (je parle toujours du clown) afin de mettre un terme à cette série de meurtres sans logique apparente. Pourquoi autant de sang ? Le clown ne parle pas parce que ça fait plus mystérieux. Pourquoi une telle sauvagerie (ou plutôt surenchère vu à quel point il est facile d'éclater le crâne d'une femme aux quatre coins de la pièce avec un seul coup de pompe ou décapiter la tête d'un type se retrouvant dès lors à plus de 5 mètres de son corps) ? Parce que c'est la technique facile pour tenter de convertir les aficionados de slasher. Et peu importe si la psychologie du serial-killer passe à la trappe pour apporter un semblant de cohérence et d'intelligence, ce n'est qu'un détail après tout.
Mais vu qu'il s'agit de repousser aussi loin que possible les frontières du chef-d'oeuvre cinématographique, autant ajouter une avalanche d'incohérences (et c'est encore un doux euphémisme) scénaristiques, d'astuces en masse, le tout avec des acteurs unanimement médiocres aux répliques bidons dignes de tout film digne de ce nom dont 100 Tears appartient. Et puis, ça fait toujours propre de faire honneur aux gialli avec quelques choix esthétiques aux couleurs tape-à-l'oeil en l'honneur de Dario Argento mais quand l'image est laide, on ne peut pas dire que le résultat soit concluant. Ce qui rehaussera un tant soit peu notre intérêt est d'une part la musique techno hardcore (malheureusement très mal calibrée) et le générique de fin qui nous enlèvera un poids énorme sur le coeur ou plutôt sur le doigt, désormais privé de l'oppression d'appuyer sur le bouton STOP pour passer à autre chose. 100 Tears fait partie du cinéma horrifique amateur où évoluent nullités sur nullités, tâcherons sur tâcherons qui auraient mieux fait dès le début de faire carrière dans la vente de gaufres plutôt que de tenir une caméra. Un pur produit de sous-cinéma qu'il faudrait montrer à tous les cinéastes en herbe qui voudraient créer des films d'horreur afin d'éviter tout ce qu'il ne faut pas faire. Si telle chose serait faite, alors 100 Tears aura su se targuer d'avoir eu l'ébauche de l'amorce de l'ombre d'une utilité.