10 000, le grand péplum préhistorique de Roland Emmerich. On ne sait pas trop à quoi tourne ce réalisateur, mais apparemment c'est de la bonne ...
Passons sur les anachronismes, d'une part parce que 10 000 s'apparente plus à une fable qu'à un film qui se veut réaliste, et d'une autre parce que Emmerich n'a pas non plus la volonté de nous imposer une quelconque véracité historique avec ce film, et heureusement parce que là ce serait vraiment grave.
Non 10 000 est avant tout un gros fourre-tout d'éléments fantaisistes perdus dans un récit d'aventure épique. Seulement voilà, le problème de 10 000, bien qu'il soit un film sincère dans sa démarche, ne parvient jamais à offrir clairement ce qu'il promet. Hormis le parcours initiatique du héros et l'ambition visuelle, le film peine énormément à captiver tant son rapport à l'homme primitif et sa perception du monde est à trancher au couteau. Difficile de s'imprégner de ce pseudo univers épique où s'entremêlent mauvais goût et pure bêtise scénaristique.
Pourtant il y avait ici de quoi faire quelque chose de convaincant. La démystification du déisme par l'homme et ses convictions pourrait même passer pour une thématique intéressante, si elle n'avait uniquement pour but ici de générer une grosse scène d'action finale au film. Ce n'est pas parce qu'il est totalement farfelu en terme de composition écrite que le film demeure vain, non c'est plutôt parce qu'il met en scène un peu n'importe quoi pour ne finalement pas raconter grand chose non plus.
Évidemment qu'on en prend plein les yeux, que la morale de base fonctionne et que la dimension divertissante opère, mais cela ne fait pas tout, et c'est une notion qui échappe bien trop souvent à Roland Emmerich, lui qui est capable du pire comme du très sympathique.
J'avais aimé 10 000 lorsque je l'avais découvert en salle, à l'époque je ne cherchais rien de plus qu'à en prendre plein la vue. Mais aujourd'hui avec du recul, il est difficile d'apprécier le film pour ce qu'il tente d'être, car il est d'autant plus impossible de passer à côté de ses faiblesses évidentes.