Dynamite gachis
Après avoir lu et relu avec soin et passion, comme un Blake et Mortimer jacobien, le "120, rue de la gare" de Tardi, puis l'originel de Malet, je me suis plongé avec grande curiosité dans cette...
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le 3 nov. 2023
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Après avoir lu et relu avec soin et passion, comme un Blake et Mortimer jacobien, le "120, rue de la gare" de Tardi, puis l'originel de Malet, je me suis plongé avec grande curiosité dans cette première adaptation des aventures de Nestor, détective de choc.
Il me semble, sans doute subjectivement, le meilleur des Burma que j'ai pu lire (une douzaine) en terme de richesse et de complexité de l'intrigue et le boulot d'adaptation de Tardi est juste colossal et d'une fidélité structurelle. Rarement BD (pardon, on dit roman graphique) m'a semblé aussi respectueuse et vulgarisatrice. Encore bravo à lui et à eux 2
Pour revenir au film, ma curiosité se heurta préalablement à quelques écueils.
J'en avais jamais entendu parlé (même si je suis loin d'avoir vu) et le réa, c'est le prolifique Jacques Daniel-Norman.
Sa filmo est exemplaire, un Fernandel moyen (Si ça peut vous faire plaisir) ou un Vanel bof qui ne sauve pas le seul film avec Bernard Blier que je n'ai pas trouvé terrible (Monsieur Grégoire s'évade) ou les cultissimes "Prince de mon cœur" ou "Cœur sur Mer".
Autant tuer le suspense, de suite, cette adaptation est au niv de Daube sur plage, donc calamiteuse.
Déjà caser cette intrigue de grande qualité en 90 minutes, c'est résumer Mort à crédit sur TikTok, c'est un phantasme.
JDN a gommé toute la partie autour du stalag et plus largement de la guerre, ce qui nuit au truc. On est en 1946, certes et cela était sans doute trop frais, mais bon.
René Dary, déjà en perte de vitesse et pas encore Riton, le pote de Max, fait le taf.
Ensuite, prendre Jean Paredès en Covet et la toute jeune Sophie Desmaret en Hélène, pourquoi pas, on tend, forcément vers la comédie et la légèreté, c'est un choix mais je ne suis pas persuadé que la Grande Vadrouille par Tarkovski aurait déplacé les foules.
La jolie Gaby Andreu et Albert Dinan sont OK dans des seconds rôles structurels, les autres moins.
Après, le truc à appeler Burma "Dynamite" toutes les 30 secondes et la pseudo fleurette avec Hélène, ça gave de suite et ça a fini par m'achever et par me désintéresser de ce gâchis ancestral mais sévère. J'étais pourtant prêt à l'indulgence.
Un bon bouquin ne fait que rarement un bon film, un mauvais des fois, mais ici c'est terrible.
Certes, Malet avait revendu les droit de son ouvrage, 15 jours après sa parution, en pleine Occupation, sans doute pour bouffer mais la Libération ne lui a pas rendu hommage. Après Burma a disparu des écrans pdt 30 ans (hasard, Maigret...?) et la série avec Guy Marchand, qui a ses qualités, ne doit pas occulter que Malet mériterait en 2023 une vraie mise en images animées de ses œuvres dont celle-ci.
Principalement.
Donc pour les collectionneurs et archéologues des 40's patients et indulgents. Les Fans de Burma, eux seront devant le foot et ses vitres brisées ou une bonne BD.
Créée
le 3 nov. 2023
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