Pascal (Lino Ventura) est un courageux crieur de journaux, un bon gars qui mène une vie paisible jusqu’au jour où il assiste à la tentative de noyade d’un inconnu dans la Seine prés du Pont de l’Alma. Après avoir sauvé la vie de ce pauvre homme prétendant s’appeler Didier (Robert Hirsch), Pascal décide de prendre cet être fragile et instable sous son aile sans se douter des mésaventures qui l’attendent. Porté par Lino Ventura et les dialogues de Michel Audiard, 125, Rue Montmartre s’intéresse au Paris populaire au sortir des années 50. Aussi amusant qu’haletant ce film de Gilles Grangier est à la fois comique et touchant grâce au duo Ventura-Hirsch. C’est un style de jeu que tout oppose, un Lino Ventura acteur naturel autodidacte sans formation et un Robert Hirsch très académique, grand comédien qui consacra la grande majorité de sa carrière au théâtre. Cette opposition nous gratifie d'une connexion réussie et un résultat final impressionnant. Alors que la première partie du film se montre plutôt comique grâce à l’aide des délicieux dialogues de Michel Audiard, la seconde partie bascule vers un côté polar dramatique avec la découverte d’un cadavre, le commissaire Dodelot (Jean Desailly) chargé de l’enquête a le brave Pascal dans le collimateur.…
Ce film est le témoignage avant tout d’un Paris qu’on ne reverra plus jamais. Ses objets du temps de mes grands-parents, ses voitures, ses bistrots, bref ce climat d’antan très charmant. 125, Rue Montmartre est une machine à remonter le temps où on a plaisir à suivre le quotidien de Lino et de sa compagne Germaine (la trop oubliée Dora Doll). L’impression de me répéter a chaque critique de films avec Lino mais il y est merveilleux comme très souvent, cette fois-ci en marcel + baskets, un résultat magique. Un bon film à voir sans modération. Avec près de 1.7 million de spectateurs lors de sa sortie en 1959, 125, Rue Montmartre est un succès mérité qui récompense l’année très riche en films pour Lino pour qui les tournages n’ont cessés de s’enchaîner avec pas moins de 6 films, dont l’excellent Un témoin dans la ville de Molinaro et le chef d’œuvre Marie-Octobre de Duvivier.