Film stigmatisé pour récupérer un maximum de récompenses cinématographiques, il est certain que 12 Years A Slave aura son public. On ne pourra effectivement rien reprocher à la photographie qui est exceptionnellement belle, ni à la performance des acteurs qui est efficace. Mais ce qui bloque, c’est le larmoyant présent du début jusqu’au happy-end, que bien sûr tous les américains réclament. On aurait pourtant attendu plus cruel de la part de Steve McQueen. Heureusement, il a gardé son acteur fétiche et à offert à Michael Fassbender l’occasion d’offrir une superbe performance d’un riche propriétaire aux pensées affreuses. Il y a également cette séquence formidable où Solomon à moitié pendu est en train de lutter contre sa mort pendant qu’une vie banale d’esclave se déroule en second plan. Par contre, on reprochera à la séquence du gros plan face à la caméra d’être une pure manipulation du spectateur. 12 Years A Slave est un beau film où on ne s’ennui pas. Cependant, la prise de risque est moindre et tout est fait pour faire désarmer le spectateur et cette influence est exaspérante.