I don't want to survive, I want to live.
12 Years A Slave, ou le film impossible à noter. Comment dire que l'on aime ce film sachant ce dont il traite et lorsqu'on a vu au moins 5 personnes quitter la salle en cours de route?
Non pas qu'il soit mauvais -bien au contraire- mais certains peuvent être gênés par son côté offenssif que je qualifierai d'honnêteté pure et dure.
Inspiré de faits réels, porté par le brillant Chiwetel Ejiofor, ce film est construit d'une façon si intelligente que c'en est prenant. On a souvent l'envie de partir en courant et de sortir de ce cauchemar, mais le but n'est pas ici de montrer des choses atroces pour le principe de les montrer, mais bien de dépeindre le portrait de ce violoniste réduit en esclavage.
S'il y a des âmes sensibles parmi vous chers amis, ne vous découragez pas, ces deux heures quinze vallent la peine d'être vécues. Grâce à leur réalisation magnifique, des scènes assez sèches entrecoupées de plans fixes de paysages qui sont les seuls moments de répis du spéctateur, mais aussi grâce au jeu des acteurs.
De Mr Ejiofor à Paul Dano en passant par Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch et Brad Pitt, le mélange est inattendu mais fonctionne bien.
Quoi que l'on dise de Mr Fassbender, il faut être -excusez le terme- couillu pour s'attaquer au rôle du maître de plantation de coton dans les années 1850. Personnage ignoble bonsoir. De même pour le jeune Paul Dano qui est bien moins fade que ce que je pensais.
Le Cumberbatch sauvage nous fait une fois de plus le coup du personnage-qui-apparaît-trois-secondes-mais-dont-on-se-souvient. Un riche propriétaire lâche, peureux, mais pas si mauvais que ça. Notre Caméléon et sa théâtralité sont les bienvenus ici.
Brad Pitt quant à lui s'est offert le rôle du Saint Graal, LE blanc qui aide les esclaves. MAIS! Ceci n'est que la première impression, car sous sa barbe maintenant grisonnante -eeeet oui, même lui- le personnage n'est en fait pas si parfait et nous fait supposer que nombreux devaient être dans son cas sans agir pour autant. Intéressant.
Les rôles féminins quant à eux sont tous imposants de réalisme, un coup à laisser un noeud dans la gorge.
Je voudrais dresser un autel à Hans Zimmer, l'homme qui en écrivant la casi-totalité des BO de films reste original et parfaitement approprié. Maître Zimmer a donc encore frappé ici.
La bonne chose à faire est donc de saisir un paquet de mouchoirs -ou deux, au cas où- et de profiter de cette frappante et belle oeuvre. Enjoy ~
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