Il y a certains endroits qui vous font rêver, de vrais petits coins de paradis comme les Bahamas ou l'Australie, et puis on trouve, à l'inverse, des pays méconnus et souvent jugés au travers d'à-prioris particulièrement gratinés : ici, la Roumanie (et le conflit entre France et Roms n'a rien arrangé, puisqu'il a mené à confondre les deux populations). Ancien satellite de la puissante URSS, rares sont les films qui parviennent à attirer l'œil des critiques étrangers ; la faute à des moyens ridicules en comparaison des marchés dominants du secteur cinématographique, qu'on estime de l'ordre de 200 000€ (Bienvenue chez les Ch'tis a coûté 11M €).
Ceci étant dit, 12h08 à l'est de Bucarest est tout simplement une perle, d'une part parce qu'il ne correspond à rien de ce qui se fait aujourd'hui et d'autre part grâce à une ambition de réussir palpable. La première partie se contente de mettre en scène le quotidien des personnages principaux de la manière la plus naturelle possible. On y retrouve ainsi des situations typiques comme le mari qui ne parvient pas à trouver ce qu'il cherche tandis que son épouse résout l'affaire d'un coup d'oeil, ou le classique "Ne mange du pain comme ça" (sous-entendu "mets-y du fromage ou de la confiture, que diable !").
Mais si 12h08 à l'est de Bucarest est si prenant, si vrai et si léger, c'est avant tout grâce à un humour décapant. Tout est dans la subtilité, on ne force jamais le rire du spectateur et, de fait, c'est alors un simple geste du quotidien qui provoque ce rire. La grande force du film, donc, est de jouer la carte de l'humour sérieux. Et si cette carte marche si bien, c'est en grande partie grâce aux trois acteurs principaux qui remplissent à merveille leur rôle. La gestuelle, les mimiques (hommage à l'interprète du vieux retraité, Mircea Andreeseu), le comique de répétition et de situation... tous ces éléments se mêlent lors d'une seconde partie du film, le débat télévisé en lui-même, à hurler de rire.
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