Chris Malloy, le réalisateur de 180° South est ce que les gens désagréables qualifient d'aventurier des temps moderne, sa vie étant une succession de voyages de baroudeur, d'escalades de sommets prestigieux et de sessions de surf sur les plus grandes vagues. Il nous propose avec ce documentaire, une réflexion sur notre monde en se basant sur ses expériences de voyage et ses rencontres. La démarche semble assez égocentrique, mais pourquoi pas peut-être a-t-il des choses incroyables à nous raconter...
Au delà de l'aspect nombrilliste assez flagrant, les images montrées à l'écran ne sont pas si spectaculaires et semblent choisies a peu près au hasard, le montage approximatif ne permet donc pas de rentrer dans la si merveilleuse vie de Chris Malloy. A cela s'ajoute une voix off incessante, infantilisant le spectateur en lui disant sans cesse ce qu'il doit déduire des images montrées. Je conçois que le film soit proposé sous la forme d'un journal de bord illustré ce qui explique ce trop plein de paroles, mais le pire avec cette voix off n'est finalement pas tant son omniprésence que son discours, qui, s'il est pétri de bonnes intentions s'avère très vite répétitif et simpliste. Je suis globalement d'accord avec tout ce que ce mec raconte mais franchement j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ces trucs 1000 fois, je n'avais pas besoin qu'on me les rabâche non stop pendant 1h30.
Tout n'est cependant pas à jeter dans 180° South, le film arrive notamment à être intéressant dans la manière dont il illustre son propos : mettant en parallèle son refus d'aller trop loin dans une escalade périlleuse avec l'espèce humaine incapable de rebrousser chemin malgré l'impossibilité écologique du modèle basé sur la croissance. Cependant cela ne suffit pas à en faire un bon film tant la globalité des autres choses proposées ont autant de valeur qu'une discussion de fin de soirée avec un jongleur de bolas qui te raconte son année sabbatique en Amérique du Sud.