Certes, le scénario tombe dans quelques facilités très hollywoodiennes. 1917 reste selon-moi un film de guerre très honorable. La mise en scène est une prouesse, mais le récit peut aussi faire preuve de richesse.
Le simili plan-séquence n'est pas qu'un simple exercice de style. L'effacement de toute coupure ou ellipse plonge le spectateur au cœur de l'action (excusez la banalité de cette phrase, mais elle a rarement été aussi à-propos). Le rythme effréné et la proximité avec les protagonistes sont haletants. Le film se vit de manière assez palpitante. L'empathie avec les deux héros fonctionne assez vite.
Dans toute cette brutalité et cette crasse, la douce musique de Thomas Newman contraste tendrement (comme une baignoire de pétales de roses sur le champ de bataille).
Le périple des deux jeunes soldats (acteurs prometteurs, inconnus au bataillon) est semé d'incroyables péripéties et de rencontres marquantes. Au-delà de l'admirable combat contre l'adversité, cette fresque illustre de multiples folies de la guerre.
Tout semble se découdre au gré du parcours de la missive, dans l'urgence, sous la panique et la démente combativité.