Alors oui c’est vrai, on n’avait jamais vu les tranchées de la guerre 14-18 filmées comme ça, ou du moins, de manière aussi immersive, donnant l’impression dès la première séquence, que cette tranchée ressemble à un labyrinthe infini. À ce titre, la performance technique est remarquable, l’effet est tout de suite saisissant. Nous voilà donc embarqués, collés aux basques des deux soldats en mission durant deux heures, suivant leur pas, ou bien le précédant, selon le choix de la position de la caméra de Sam Mendes.
Et puis une fois passée la surprise, on a de plus en plus l’impression de se retrouver dans un jeu vidéo, à passer les niveaux successivement, mais sans réelle passion. C’est peut-être sans doute pour ça qu’un petit sentiment d’ennui finit par gagner, avec comme seul point de vue celui de nos deux soldats que l’on ne va plus lâcher ou presque jusqu’à la fin.
On comprend alors que nous sommes enfermés dans un dispositif, certes assez ludique, mais au final un peu vain surtout quand il délaisse la psychologie et les personnages au profit de la virtuosité et de l'image toute puissante.
1917 est donc avant tout un film visuel, très abouti, offrant des perspectives, des angles et des décors rarement vus jusqu’alors au cinéma. En cela, le film rappelle le Dunkerque de Nolan. Mais il nous laissera aussi sur notre faim... comme si on ne pouvait jamais avoir réunis dans un même film, grande qualité d’écriture et virtuosité formelle.
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