Deux soldats anglais prennent en charge une mission. Un volontaire pour retrouver son frère et un autre plus peureux. Ces deux personnages marchent au milieu de l'écran et les nouvelles arrivent des côtés de l'écran. Le plan-séquence mêle le sublime et l'atroce : Une mission en pleine guerre, l'armement terrible, la nature au printemps, les jeunes gens, la mort qui les attends, la mort qui les emportent. Le film est en quelque sorte une sorte de voyeurisme : rien n'est complètement admirable, ce n'est pas raté techniquement, il s'agit juste d'une fenêtre sur des scènes tragiques sans proposition de sens (un peu comme dans "The Revenant").
Le film peut tout de même être compris comme l'allégorie de la vie d'un homme. D'abord accompagné, puis seul, il refuse de s'arrêter et poursuit son chemin, il rencontre des ennemis, subit le danger en se cachant, finalement tue un ennemi, fuit la revanche, utilise la moindre aide pour survivre, proche de la mort il profite au passage de la beauté de la nature, et enfin réussit à remplir sa mission, se voit traiter avec morgue par les généraux mais aussi gagne le respect de ses pairs et de certains chefs.
On est dans une pensée qui parle de l'individu britannique, et de la seule façon avec laquelle un Anglais peut s'en sortir quand il est soldat ; avec courage. On pense à l'oeuvre de Tolkien le Seigneur des anneaux qui a voulu, par cette histoire, faire se souvenir de ses amis morts au combat, pour parler de ce par quoi ils sont passés, et qui ils ont été. De pauvres étrangers allant vers la mort.