Entrez une description du lien iciUne journée de l’année 1917. Alors qu’ils prenaient un peu de répit, les soldats Schofield et Blake sont appelés pour une mission capitale. Ils ont à peine six heures pour franchir la ligne ennemie et atteindre la commune d’Écoust-Saint-Mein afin d’empêcher le prochain assaut et le piège tendu par les Allemands.
Les films sur la thématique de la guerre ont le vent en poupe ! Après entre autres American sniper, Fury et plus récemment Dunkerque, c’est cette fois Sam Mendes qui prend les commandes d’un long-métrage historique. Le réalisateur britannique est connu pour ses films hors du temps à la fois poétiques et emprunts à la sincérité. En effet, c’est à lui que l’on doit le somptueux American Beauty, l’intemporel Les noces rebelles, le romantique Away we go ou bien encore les intrépides Skyfall et Spectre. Peu importe le registre, Sam Mendes a cet art de transformer en or tout ce qu’il touche.
1917 est un film singulier. C’est un projet qui lui tient à cœur. Il s’est inspiré des faits que lui a comptés son grand-père pour écrire cette histoire palpitante. On sent l’implication du metteur en scène dans ce récit haletant. Pour cela, Sam Mendes fait preuve d’audace. Il choisit le plan-séquence pour mettre en action son fil d’Ariane. Son ambition est grande (un cut marquant arrivant à 60 minutes du début du film). Techniquement, le travail de mise en scène est incroyable. On y croit. Le spectateur est entièrement immergé au cœur des tranchées. C’est une véritable prouesse ! La mise en scène est millimétrée (déplacements des acteurs et mouvements de caméra comme une chorégraphie). Sam Mendes réussit à mêler intrigue, instants haletants, surprises et doutes.
La musique, grandiloquente, est adaptée aux funestes événements. Les décors et les costumes sont quant à eux parfaitement réussis. Encore une fois, le réalisme est saisissant.
Les acteurs ne sont pas en reste. On découvre George MacKay (aperçu dans Pride) et Dean-Charles Chapman (vu dans Le Roi) qui incarnent des personnages authentiques et pour qui le spectateur n’a aucun mal à éprouver de l’empathie. Ce duo fonctionne bien. On aperçoit également mais plus furtivement des stars telles que Colin Firth, Benedict Cumberbatch, Andrew Scott et Richard Madden.
Deux éléments me posent pourtant questionnement. La transmission de l’émotion en premier lieu. Je n’ai pas été happée par un submergement de sentiments et pour un film de ce genre, je trouve cela décevant. D’autre part, il me semble difficile de croire à la cohérence chronologique des faits dans le sens où le film dure deux heures et qu’il fallait six heures aux soldats pour mener à bien leur mission. J’entends bien que certains passages aient pu être tronqués et que ces six heures étaient évaluées pour un déplacement à pieds seulement (le « héros » va être transporté par un camion et également par le courant du fleuve).
1917 est un film à voir. Nous sommes bien loin de l’ennui théâtral du plan-séquence de Birdman. Au contraire, les deux heures du long défilent à toute vitesse. La prouesse technique est incontestable. L’esthétisme et le travail de photographie également. Dommage seulement que la dimension émotionnelle ne soit pas au rendez-vous (tout du moins pour ma part). Peut-être ai-je trop d’attente pour ce film dont le réalisateur fait partie de mon top 5 ? Sam, reviens-nous vite pour un prochain projet !
Chloë Hugonnenc