La très grande difficulté n'était peut être pas surmontable.
Je crois que le véritable challenge de ce film est prioritairement technique : limiter au maximum le nombre de plan séquence et lier les quelques raccords de manière presque invisible, pour un résultat censé mettre le spectateur en immersion.
Si la priorité est de montrer une guerre au plus proche des différentes réalités, celle du terrain, celle de la politique qui y a mené, celle de l'économie, celle des vies bouzillées (civiles et militaires)...forcément ce n'est pas le bon film.
Ici, pas le temps pour l'analyse et le décorticage...la caméra avance dans les tranchées, avance dans le bourbier et dans les villages dévastés. Le spectateur est scotché à l'écran par la virtuosité du minutage, de la préparation autant que par l'impression, non pas de suivre, mais bien D'ÊTRE la caméra. De fait, ce film est parfaitement réussi.
Si on attendait un film qui soit tout à la fois historiquement et humainement juste et précis dans l'analyse de la guerre et simultanément nous entraine dans une courses échevelée, alors oui la difficulté ne fut pas surmontée...mais je ne crois pas que l'intention du réalisateur était de se confronter à ce challenge.
Sans doute plus que tout autre film, celui-ci doit se voir sur grand écran afin de d'apprécier le travail et ressentir l'intention de Sam Mendés. Ne nous trompons pas de film.