Mais bon, c'était le jeu : le revoir avec mes yeux de cinéphage convaincu, avec tout le recul nécessaire, dans des conditions de visionnages optimales (image et son), après avoir lu le bouquin (7.5/10), etc, etc.
Eh bien c'eeeeeeeest loooooooong, beaucoup trop long. Et poseur. Pour ceux qui veulent rigoler (ou pas !), lisez la suite, ça spoile un peu mais ça détaille bien les défauts du film, pour les autres, rendez vous vers la fin...
On commence par 3 mn de pseudo musique classique expérimentale (normal, on va en bouffer) sur fond noir ! On a ensuite la fameuse scène des singes, qui ne dure que 14 mn 40 (dans mon souvenir, c'était 1/4 d'heure ^^) mais qui est, je dois l'admettre, + clair que dans mon souvenir (encore que l'influence du monolithe concernant la découverte de l'outil ne me parait pas très démonstrative et clair). A partir de là, c'est parti pour une valse, tantôt une scène spatiale qu'on filme bieeeeeeen au ralenti pour dire "tiavu, c'est l'espace, alors c'est lent" (4 mn pour la 1ère), tantôt une scène dialoguée (naaaaaan ?!) parce que bon, c'est pas le tout de faire un économiseur d'écran de luxe, mais il faut bien faire avancer l'histoire ! Parfois, certains détails de plans dans l'espace sont allongés encore + que de raison (1 mn pour montrer une hôtesse qui passe du sol au plafond, yahou !). Mais ne vous inquiétez pas, c'est balisé : dès que ça va être chiant et étiré en longueur, c'est de la musique classique qui passe, c'est facile (et ça permet de bien faire passer la pilule à nos amis "cultivés"). A un moment, la donne change (un peu) : le remplacement de l'antenne s'étire sur 6 mn, sur fond de musique un peu expérimentale (des sortes de voix plaintives) et toujours ultra-palpitant (une capsule sort, elle va vers l'antenne, elle déconnecte, elle rentre dans le vaisseau : 6 mn !!!!!). Je passe plusieurs scènes sympas (car servant l'histoire, la "parano" de HAL, les diverses manœuvres entre lui et Dave), pour arriver à ces 20 dernières minutes anthologiques : dont 9 mn de flashs lumineux, d'effets stroboscopiques et de survol de paysages terrestres colorisés par Andy Warhol et, le summum pour moi, 8mn de métaphores lourdingues (et d'une rapidité toujours aussi stupéfiante) : Dave arrive dans un décor mi-futuriste, mi-18e, en séquence vieillard puis mourant dans un lit, le mourant pointe le monolithe du doigt, hop champs/contre-champs, un fœtus (joli) dans une bulle, plan spatial, face à face entre le fœtus et la terre, sur fond de Zarathoustra. C'est fini, vous pouvez sortir de la salle et vous pavanez devant vos amis, vous avez vu de l'art, c'est-y pas merveilleux ?
Voilà, si on remplaçait toutes les scènes chiantes/poseuses/inutiles par quelques plans (un peu) + "pragmatiques", on obtiendrait un métrage de ~ 1h45, avec à la clé un possible 7.5/10, voir plus (en somme, la même histoire que dans le bouquin, sorti après le film et qui, étonnamment, ne comporte pas régulièrement 8 pages blanches ou 6 pages remplies du même mot ?!). Mais là, malgré les qualités évidentes du film, techniques et scénaristiques, vous prenez la prétention (affichée) de Kubrick (il était bien mégalo), la prétention (affichée elle aussi) de beaucoup qui se la racontent à propos de ce film et vous obtenez un DVD que je n'enfournerai plus jamais dans une platine mais aussi une sanction nécessaire sous la forme d'un :
1/10 (toujours parce que inland empire est encore + long et en +, moche au possible)