2011 : L'Odyssée de la Salle Obscure
Ca y est, j'ai vu 2001 ! Bon d'accord, je l'avais déja vu :
la première fois à la télé, sur un écran cathodique 4/3 tout petit, puis, quelques années plus tard, en dvd, toujours à la télévision, mais en 16/9ème cette fois, et enfin, en blu ray sur un écran plasma 107 cm avec le son en 5.1.
Mais là, ça y est, je l'ai vu projeté en salle, sur une toile de 15 mètres, à l'occasion de la rétrospective Kubrick en ce moment à Paris.
Et je peux affirmer que non seulement, j'ai vraiment eu la sensation de le découvrir pour la première fois, mais surtout, que c'est la plus grande expèrience cinématographique de toute ma vie !
Sur grand écran, tout explose, la force du film est démultipliée.
Chaque parcelle de l'oeuvre, en plus d'être agrandie, est amplifiée, magnifiée.
Ainsi, la section "L'aube de l'humanité" n'a jamais aussi bien portée son nom, et les lumières et autres couleurs de levé de soleil vous explosent la rétine, l'ambiance sonore qui accompagne le monolithe vous prend aux tripes comment jamais auparavant, les effets spéciaux apparaissent tout simplement AHURISSANTS, la voix de Hal vous encercle et vous envoûte si bien que la scène de "déconnexion" devient plus bouleversante que jamais et les quelques silences absolus du film deviennent VERTIGINEUX.
Cette combinaison renforce l'effet principal voulu par la mise en scène de Kubrick : l'APESANTEUR, la sensation même de se retrouver dans l'espace et d'y flotter au rythme éternel du Beau Danube Bleu ou d'une respiration lancinante. Jamais metteur en scène, avant ou après Kubrick, n'a réussi à transformer la toile blanche d'un cinéma en un vide noir intersidéral avec autant de maëstria.
Ajoutez à tous ces ressentis la profonde réflexion que soulève le film sur l'homme, son évolution, son rapport à la technologie, sa soif d'exploration et de connaissance, sa rencontre avec une entité extra terrestre et ses conséquences, sa place dans l'univers et j'en passe.
Vous obtenez alors l'oeuvre la plus aboutie de l'histoire du cinéma.
Le septième art sous sa forme la plus pure.