The Untold Story
Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...
Par
le 31 janv. 2022
22 j'aime
Vous avez déjà vu un film de science-fiction vietnamien ? Non ? Moi non plus. Le cinéma vietnamien n’est pas le plus facile d’accès étant donné que peu de leurs films s’exportent et arrivent chez nous. Alors en plus lorsque c’est de la SF, genre pas du tout représenté chez eux, c’est encore plus compliqué. Enfin, ça c’était jusqu’à ce que l’éditeur un peu fou Spectrum Films décide d’éditer Nuoc 2030 en combo DVD/Blu-ray, jugeant qu’il était important, en cette période de troubles écologiques, que ce film sorte et soit découvert par d’autres personnes que les quelques festivaliers qui avaient eu droit à un visionnage. Car Nuoc 2030 est un film dystopique qui pousse un cri d’alarme sur les dérèglements climatiques, et le réalisateur vietnamien Minh Nguyen-Vo sait que son pays sera touché frontalement par la montée des eaux.
Le premier film de Minh Nguyen-Vo, Buffalo Boy (Gardien de Buffles par chez nous) avait fait sensation dans les Festivals, remportant de nombreux prix, et avait même représenté le Vietnam aux Oscars en 2006. Déjà là, il y avait une dimension écologique qui avait séduit les membres du jury et donc Minh Nguyen-Vo continue sur sa lancée avec Nuoc 2030 où il imagine son pays recouvert par les eaux, tout en lorgnant vers la romance d’un côté et vers le thriller de l’autre. Le film s’ouvre sur un texte nous expliquant comment les dérèglements climatiques menacent de submerger une grande partie du delta du Mékong d’ici 2030 (le titre Nuoc 2030 se traduit littéralement par « Eau 2030 »). Dès lors, le réalisateur va mettre en place son ambiance dans une première partie lente et contemplative en se focalisant sur un couple vivant sur une embarcation au milieu de la mer. Ils tentent de survivre au milieu de cette immensité bleue en pêchant et en se nourrissant de leurs maigres prises, en récoltant suffisamment d’eau de pluie pour boire et se laver. Très vite, on constate que le visuel est un point essentiel pour le réalisateur tant chaque plan s’apparente à un tableau de maitre. Les humains sont parfois relégués au rang de détails, insignifiants face à Dame Nature et certains plans font froid dans le dos. Voir l’immensité de la mer, donnant étonnement cette sensation de claustrophobie, de laquelle dépasse des champs d’éoliennes, c’est à la fois poétique et effrayant. La flore marine s’amenuise, les légumes deviennent de plus en plus rares par manque de terre pour les cultiver au point qu’une nouvelle industrie voit le jour, sous forme de fermes flottantes dans lesquelles poussent des légumes génétiquement modifiés. Et puis il y a un mort dans cette usine et Nuoc 2030 va légèrement changer de cap.
Bien que très intéressante dans le fond, via le message qu’elle véhicule, cette première moitié du film est également des plus longuettes. Même en rentrant dans l’ambiance, Nuoc 2030 est un film qui pourra décourager par son rythme parfois très lent. Lorsqu’il tente dans sa deuxième moitié d’accélérer un peu les choses, en amenant des éléments futuristes (les ordinateurs transparents, les discussions sur les modifications génétiques), il rate également un peu le coche. La faute à un scénario à la structure un peu chaotique, où on se mélange parfois un peu les pinceaux avec les sauts d’une époque à l’autre (le film va s’attarder sur le passé d’un personnage). La faute également peut-être à la partie SF qui n’est pas assez approfondie, à une partie thriller qui manque de tension, à la partie romance qui manque justement de romantisme. Ou peut-être parce que les révélations finales font un peu artificielles. Au sortir du film, on a cette sensation de platitude, cette impression d’avoir vu un film intéressant, porté par de très bons acteurs et une mise en scène léchée au visuel incroyable, mais dans lequel on n’a jamais réellement été embarqué, comme si on regardait ça de loin. Pourtant, malgré la semi-léthargie dans lequel le film nous plonge, on ne peut s’empêcher d’y rester accroché malgré tout, même si ce n’est que d’un seul œil. Parce que c’est beau et que les séquences sous-marines sont assez remarquables. Parce que c’est ce qui pend au nez de notre planète Terre, ça a même déjà commencé compte tenu des moult tempêtes tropicales chaque année et des nombreux tsunamis auxquels les pays d’Asie ont droit chaque année.
Préférant faire la part belle à son triangle amoureux plutôt qu’à son sujet de fond, Nuoc 2030 rate le coche. Le message qu’il tente de nous délivrer est important, mais le film a du mal à nous passionner du début à la fin.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-nuoc-2030-de-minh-nguyen-vo-2014/
Créée
le 22 juil. 2022
Critique lue 50 fois
Du même critique
Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...
Par
le 31 janv. 2022
22 j'aime
Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...
Par
le 25 févr. 2013
18 j'aime
9
Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...
Par
le 3 juil. 2019
17 j'aime
1