Quand la CFDT commande en 1984 un film à Chris Marker pour célébrer le centenaire du syndicalisme français, le résultat est un film commémorant le bicentenaire du syndicalisme. Ce décalage permet à Chris Marker de proposer trois scénarios sur le futur de la vie ouvrière, chacun avec sa propre couleur. Deux des trois scénarios sont clairement pessimistes, tandis que le dernier est celui de l’espoir, même si Marker ne semble pas y croire une seule seconde. Le film reflète le pessimisme des années 80, marquées par la réélection de Reagan et Thatcher. Le procédé narratif ressemble beaucoup à ce que Chris Marker faisait habituellement à l'époque : une combinaison de narration et d'images qui permet de créer une histoire. Nous sommes loin de La Jetée, et tout semble un peu écrasé, la commande est clairement visible. Par moments, je me suis demandé si Chris Marker voulait vraiment être impliqué dans ce projet. Réfléchir à l'avenir du mouvement ouvrier à cette époque devait certainement l'attrister, ce qui a tendance à me déprimer à mon tour.
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