Depuis plusieurs années, je retrouve régulièrement Lou, et j'adore partager sa vie simple, ses petites aventures, et le décor qui l'entoure. La proposition de Julien Neel de raconter la petite histoire d'une fille âgée de 12 ans (puis d'environ un an de plus à chaque tome), sans fioritures excessives, me convient parfaitement. Et, si lors du tome précédent une certaine dissonance commençait à se créer, dans ce tome 6, nous nous y plongeons totalement.
Nous ne sommes plus dans la ville fictive et totalement générique qui nous est habituellement proposée dans les BDs pour enfants, permettant à chacun·e de se repérer et de s'identifier au héros ou à l'héroïne. Le lecteur ou la lectrice est tout à coup plongé·e dans un univers de science-fiction qui le déroute. Très vite, il ou elle se rend compte que cet épisode sera un aparté dans la série. Lou devient adolescente, et Julien Neel voulait s'essayer à la science-fiction. L’écriture en cours du roman de SF de la mère de Lou lui donnent une entrée en matière qui aurait pu s'avérer bonne. Seulement, au-delà du fait que l'auteur est moins efficace dans ce genre, il oublie surtout que ce n'est absolument pas ce que le lecteur ou la lectrice attend de cette BD. Du coup, cet épisode est le moins apprécié de la série. Et je ne peux que le comprendre. Même si certaines des nombreuses métaphores sur le passage à l'adolescence (jusqu’au titre du tome) sont bonnes, et qu'il peut être intéressant de faire une mise en abîme (même si ici l'exécution est un peu cavalière), il est dangereux de dérouter à ce point ses lecteurs ou lectrices, surtout pour une BD jeunesse. Le changement de ton s’avère trop brutal. Au moins, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de prise de risque, ni que la série s'endort sur elle-même.
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