Oui. Bon. Bof. Ici, on aime beaucoup Nick Cave, mais ces 20 000 Jours sur Terre (piqué à Maurice Genevoix ou à Françoiz Breut ?) auraient pu être mieux.
On vous l’accorde, l’idée est intéressante : faire un documentaire qui ne serait pas un documentaire. Une sorte de performance : moitié doc, moitié fiction. Le vingt millième jour sur terre de monsieur Nick Cave. Ce qui aurait pu être l’exploration du monde onirique foisonnant des Bad Seeds, ses tueurs en série romantiques, ses éclairs de tonnerre bibliques au-dessus de Tupelo, ses chants de marins morts…
Mais ça ne marche pas, quelque part à cause de Nick Cave lui-même. Héros de son film, il parle trop. La séquence chez le psy est rigolote, mais trop longue. Les interviews croisées dans la voiture sont sympas, mais trop convenus.
Il y a une idée au début du film qui dit ce qu’aurait pu être 20 000 Jours sur Terre : Nick Cave entre dans sa voiture, et l’autoradio se met en route : « Can’t get you out of my head, lalala, la-la-la.. ». Le chanteur des Bad Seeds éteint la radio d’un air rageur.
Et là le spectateur se met à gamberger. Est-ce une blague, les goûts musicaux de Cave étant assez éloignés de Kylie Minogue? Ou Nick Cave est-il en froid avec celle qui lui permit pourtant de décrocher son unique n°1 ? Ou encore, est-ce la réaction d’un amant frustré, la blonde l’ayant quitté ?
C’est ça la force de la fiction, et c’est à ça que nous, nous aurions aimé jouer.
* ou le jour où nous nous rencontrâmes, sur une route tortueuse de montagne, au détour de l’épisode Duane Barry des X-Files…