Régressons, assumons. Le premier opus ayant eu quelques saillies assez drolatiques, pourquoi ne pas donner sa chance au petit dernier ?
La formule étant posée, point de surprise : bromance, comédie estampillée Amérique clinquante et autoparodique, action et dilettantisme.
La bonne nouvelle, c’est que le début est aussi prometteur que l’était celui du premier chapitre. Avec un sens de la mise en abyme bien malicieux, les personnages reprennent le taf pour refaire la même chose, puisque l’enquête précédente a bien marché, mais avec plus de moyens. Cette cinglante ironie décomplexée d’Hollywood se regardant le nombril a quelque chose de jubilatoire, et Ice Cube en chantre de ce système pourri est un des grands moments du film. Il faut attendre la fin pour retrouver cet esprit dans un générique qui annonce les 240 prochains épisodes avec tout autant de lucidité et d’humour.
Entre temps, il s’agit de remplir. Intrigue au niveau de la mer de Cancoon, enfilade de clichés sur les campus, fraternités, football, fêtes, etc. C’est assez peu intéressant, et assaisonné de scènes d’action qui n’apportent à peu près rien (un Hummer qui défonce le campus, certes, des gunfights molles et vaines). Quelques inventions, plus ou moins laborieuses, comme le trip sous acide et les split-screen qui fusionnent, témoignent d’une volonté de renouveler un peu.
Mais le film se résume finalement à ce thème déjà bien présent et qui semble totalement obséder la jeune garde comique américaine depuis Super Grave, à savoir les ambiguités homosexuelles de l’amitié masculine. C’est amusant au départ, parce qu’égratignant le mythe traditionnel de la virilité des héros hollywoodiens. Mais tout ne tournant qu’autour de ça, on se demande si ce n’est pas un nouveau prétexte pour insuffler le cahier des charges habituels exigeant que la comédie soit complétée par des mid tempos sentimentaux : la rupture, la solitude, la trahison, etc.
Doté de bonnes scènes, d’un sens de la vanne et d’un manque de sérieux assumé qui garantissent une certaine fraicheur, le film n’en déclare pas moins des signes de fatigue.