Tanguy girl

Rare sont les films d'animation à avoir un palmarès en festival comme celui de 27 de Flora Anna Buda. Crystal d'Annecy du dernier festival d'Annecy, il est surtout l'un des seuls courts métrages d'animation à être passé par Cannes et à recevoir la Palme d'Or du court métrage. Cela place le film comme grand favori à la cérémonie des Césars que le film gagnera sans doute (mis à part perte de la raison de l'ensemble du commité), ainsi que poids lourd certain pour les Oscars (où le film peut repartir vainqueur mais sans que cela ne soit trop sûr en vu de la fierté féroce des américains face à leurs propositions, on se souvient que Mémorable est reparti injustement bredouille). Cela instaure inévitablement une certaine attente aux yeux du grand public qui est en droit de se demander comment ce court métrage d'animation a réussit là où tous ses prédécesseurs (ou presque) avait échoué.

Comme dit précédemment, le film a du bagage, il va surement en avoir d'autres, et il est difficile de voir le film retiré de tout ce palmarès. On est amené à être très tatillon sur les détails, sur une animation qui parait un peu saccadé et qui me rappelle celle de la série Code Lyoko, sur une pudeur qui peut paraitre mal venu par moment lorsque l'on choisit de représenter le sexe féminin au centre d'un plan pour finalement cacher le sexe masculin derrière une fleur... mais force est de constaté que le film tient très bien la barre. On a une régularité, entre la créativité et le résultat plastique, qui est satisfaisant. C'est beau à regarder, c'est très clair dans son message et son ambition (ce qui est de plus en plus rare dans les courts métrages d'animations actuellement)... mais je trouve que le film n'offre pas plus que ce qu'il vend.

A l'image de la chanson de la boite de nuit qui revient plusieurs fois, on a un peu le sentiment que le film propose toujours la même chose de manière continuelle. Dans son rythme, dans son ton, dans ambiance visuelle (même s'il y a une parti plus hallucinée, celle-ci reste au même rythme que l'ensemble du film), le film n'arrive jamais à surprendre et à capter notre attention autrement qu'à son début. Sans doute que je me suis retrouvé trop tôt en dehors, mais malgré les thèmes qui y étaient abordés, j'avais du mal à me sentir impliqué ou même impacter par le film de quelque façon que ce soit. Finalement ces 27 ans paraissent gentiment sage et raisonnable tant ça arrive à nous tenir attentif sur 10 minutes, tant cela arrive à être compréhensible (faute d'être entièrement limpide), mais tant rien ne vient pas bousculer nos habitudes outre mesure.

11/20

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