2 jours avec des demeurés c'est long...
"2 days in New York" part d'une idée surexploitée au ciné : le choc des cultures. La première moitié du film nous dépeint l'intégration de Français en territoire américain. Si Julie Delpy n'était pas Française (quoique ça se discute vu qu'elle a acquis la nationalité US) j'aurais crié au racisme. Sans déconner. Les Français sont présentés comme des demeurés crados (ouais c'est bien connu on planque des saucissons dans nos slibars), toxicos, aux mœurs légères (merci la sœur nympho), gueulards, râleurs et j'en passe. Tu nous détestes à ce point Julie pour nous faire passer pour des cons aux yeux des Américains? Moi ça ne m'a pas fait rire. Du tout. Surtout qu'en opposition Mingus, incarné par un Chris Rock bien sobre, est cool lui. J'ai beaucoup de second degré mais quand on fait passer tout un peuple pour des débiles mentaux moi ça me gène. Heureusement qu'au bout de trois quarts d'heures Delpy arrive à court de stéréotypes sur ses compatriotes. Là surgit l'autre pathétique problème du film : un scenario faiblard au possible. Parce que c'est une chose de faire marrer nos amis Américains avec une bonne dose de french bashing mais raconter une histoire intéressante en est une autre. Du coup le film s'intéresse à la pseudo désagrégation du couple Marion/Mingus (y a vraiment des mecs qui s'appellent Mingus, sérieux?). Au passage Delpy fait disparaître de façon elliptique le mec de sa sœur (difficile de lui réserver une fin honorable vu sa lourdeur). Là le film redouble de vulgarité. Du genre Marion qui dit à sa sœur de s'occuper de sa chatte (et je ne parle pas de l'animal...). Ce genre de politesses. Marion, qui au début paraissait plutôt "normale" devient totalement hystero. Tu m'étonnes que Mingus en ait marre. Au sujet de notre ami Mingus jusque là épargné, on le surprend à parler à une effigie en carton d'Obama et à raconter sa vie intime dans son émission de radio. Ah ouais, sympa le mec quoi. En fait il est aussi déglingué que les autres. Mais en plus classe ("à l'américaine"). On nous balance aussi une histoire d'âme vendue lors d'une expo. Un truc stupide, sans intérêt qui fait dévier le film sur une voie mystique ridicule. Big up à la séquence débile avec Vincent Gallo. Et le tout se termine (enfin!) avec un délire de Marion au sujet de sa mère et les pigeons. Et on apprend qu'elle est enceinte (pourtant le test de grossesse avait dit le contraire le première fois. Comme quoi un test de grossesse qui passe deux jours dans une poubelle peut changer subitement d'avis).
Vous l'aurez compris j'ai détesté ce film stupide qu'est "2 days in New York". Entre le racisme puant , les personnages plus demeurés les uns que les autres et le scenario creux je n'avais qu'une hâte : que la séance se termine.
Mais vu que j'ai souri à deux trois reprises et que Chris Rock, sans mériter un Oscar, est le seul à s'en tirer honorablement avec un jeu tout en retenu je mets 2.