De l'abjection, partie 2
Layla, une jeune institutrice palestinienne est arrêtée pour un attentat qu'elle n'a pas commis et envoyée dans une prison où se côtoient prisonnières politiques arabes et criminelles de droit...
le 10 janv. 2017
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3000 NUITS (12,8) (Mai Masri, PALEST, 2017, 103min) :
Cette chronique pamphlétaire engagée décrit le destin tragique de Layal, une jeune institutrice de Naplouse (Cisjordanie occupée) emprisonnée à 8 ans, pour complicité avec un jeune homme pris en stop soupçonné d’implications dans un attentat meurtrier début de l’année 1980. La réalisatrice palestinienne pour son premier long métrage choisit une histoire vraie pour dénoncer les incarcérations injustifiées et conditions de détentions des palestiniens dans les geôles israéliennes peu avant le massacre des camps de réfugiés Sabra et Chatila (du 16 au 18 septembre 1982). La mise en scène malheureusement rejoint de façon trop unilatérale le militantisme de la cinéaste, chaque scène devient démonstrative, sans contre champ et bien trop souvent de manière manichéenne utilise les jeux d’ombres et de lumières pour alourdir sa proposition. La narration offre de montrer le quotidien carcéral de ces femmes humiliées, et le combat de Layal qui va tout faire pour garder l’enfant qu’elle portait en elle avant d’être incarcéré et d’accoucher au sein de la prison de manière assez illustrative avec des plans très basiques. Le gamin « Nour » de son prénom (lumière en arabe) dans ce milieu-là, comme une flamme de vie et une source d’espoir que la réalisatrice pour croquer des instants de vie assez poétique dans cet enfer où les sévices subis sont nombreux. Le scénario très balisé et convenu engendre malgré tout aussi, quelques belles scènes de lutte pour être accepter des autres et des moments de solidarités entre femmes assez touchants, mais l’aspect cinématographique manque singulièrement d’ampleur et n’est sincèrement pas à la hauteur du sujet. Un léger sentiment de malaise nous envahit devant cette œuvre aux nécessaires et louables intentions face au drame poignant mais dont le traitement peut s’avérer parfois contestable de par son angle de vue, nuancé heureusement par une avocate israélienne venant défendre les droits fondamentaux des prisonnières palestiniennes et apporte un peu de nuance au projet. Pour un premier film on note également une direction d’acteurs assez inégale ce qui nous empêche d’être totalement impliqué avec l’enfer subi par les protagonistes dans cette prison de Naplouse. Venez-vous faire votre opinion sur ce récit dénonciateur sensible de ces 3000 nuits. Brutal, scolaire et militant.
Créée
le 5 janv. 2017
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