Avoir revu Josh Hartnett dans Trap m’a donné envie de redonner sa chance à 30 Days of Night, adaptation d’un comics du début des années 2000 qui m’avait laissé un vague souvenir sympathique et dont le réalisateur, David Slade, s’était fait remarqué avec le lui aussi sympathique Hard Candy.
Le pitch est simple mais plutôt aguicheur : une ville reculée de l’Alaska va rentrer dans une phase hivernale où le soleil sera absent trente jours durant, l’endroit parfait pour qu’une colonie de vampires vienne casser la croûte en toute liberté. Le film démarre plutôt bien, posant son ambiance polaire assez bien. Une ambiance que j’adore tant elle déssature l’image de ses couleurs et laisse le plus souvent place à la noirceur humaine, parfait pour des récits où le froid subi par les personnages vient se retranscrire dans une tension qui transi le spectateur. On pense à Wind River, la première saison de The Terror, The Thing ou encore Morse. Un cadre parfaitement exploité ici… et c’est à peu près tout.
Passée les vingt premières minutes, les défauts commencent à poindre. Les personnages sont creux, et le seul moteur émotionnel est celui de la sempiternelle relation amoureuse (ici on est dans l’archétype du couple en plein divorce). Même Josh ne fait aucun effet de la mort de mamie. Les vampires sont ratés : on les fait apparaître et discuter dans un patois de l’espèce, et ils frisent le ridicule. Les garder dans l’ombre, en faire une menace moins anthropomorphique, aurait rendu le film plus anxiogène. Là on a un quadra la coupe en brosse qui s’habille sur les grands boulevards, accompagnés de créatures muettes vaguement difformes. Pire encore, il n’existe aucun marqueur du temps qui passe hormis les encarts “X jours plus tard” et la barbe de Josh qui pousse. L'entièreté du récit se serait déroulée sur une seule et unique nuit que cela n’aurait rien changé. On saborde l’idée de départ.
30 Days of Night défile alors devant un regard vaguement ennuyé, le tout étant assez mal rythmé, et se termine sur un final que l’on expédie sans ambages. Il y a bien ça et là une image assez belle, comme ces traînées rouges sur un sol immaculé, où cette ville incendiée qui voit ses habitants sortir de leurs cachettes comme autant de gibiers qui fuient un feu de forêt. Mais c’est trop peu, le spectateur n’a pas assez à se mettre sous la dent pour sortir du film rassasié. Dommage.