J'ai beau tenter de retourner la chose sous toutes les coutures, désolé, je n'apprécie pas une seconde le travail du dénommé Durandal. Je ne remets pas en cause ses goûts personnels, chacun les siens (bien que dégommer "Batman returns" pour mieux trouver des excuses à "Batman et Robin" ou "Robocop 3", c'est assez cocasse), mais réellement les vidéos qu'il poste régulièrement sur le net. Je trouve ses vlogs brouillons (oui, je sais, c'est le but mais quand même), interminables et bourrés d'erreurs indignes d'un cancre de CM2. Quant à ses "Pourquoi j'ai raison et vous avez tort", un peu plus construits, j'ai beau me douter que le titre relève de la simple provocation goguenarde, je conserve mes doutes concernant le supposé personnage haïssable qu'il se serait créé, le gus allant jusqu'à insulter copieusement le scénariste du film de Burton ("Pauvre con !" je cite), et posant généralement un regard dédaigneux envers son propre public.
Bref, le monsieur m'horripile au plus haut point et je lui préfère largement Le Fossoyeur, pertinent et faisant preuve d'un minimum d'humilité, lui. Mais je dois dire que son court-métrage m'intriguait et YouTube faisant bien les choses, en deux coups de cuillère à pot, le visionnage eu lieu.
Que dire si ce n'est que le résultat, parait-il renié par son auteur, est effectivement mauvais ? Un "ratage" a remettre cependant dans le contexte d'un tournage amateur, Durandal n'ayant finalement pas d'autre ambition que de se faire son petit délire. Et il aurait tort de s'en priver le bougre.
Tapant dans le film de zombie, Durandal fait comme il peut pour illustrer son invasion avec le modeste budget qui est le sien, racontant son histoire sous l'angle du quasi huis-clos, si l'on excepte une courte séquence tournée devant chez lui. Pendant quinze minutes (dix-huit selon la "director's cut" apparemment), Durandal tente de nous tenir éveillé avec un scope dépressif en noir et blanc, des dialogues sonnant aussi vrai qu'un porno gonzo et avec une interprétation que l'on pourrait facilement juger de calamiteuse.
Le bonhomme a l'air de rien quelques embryons d'idées intéressantes mais n'a pas le temps, l'envie ou le talent de les traiter convenablement et passe même à côté d'un bon délire trashouille à la Troma, préférant se concentrer sur un "drame" humain neurasthénique ressemblant ironiquement à tout ce que l'auteur déteste dans le cinéma.
N'utilisant jamais son décor correctement et pas toujours très clair dans ses plans, Durandal nous fais son cinéma et c'est tant mieux pour lui. En ce qui concerne les spectateurs, c'est une autre histoire mais de toute façon, l'essai n'a pas vocation à être chose que ce qu'il est.